ÉLECTRONIQUE INDUSTRIE
Évolution des composants
Cependant, il ne suffisait pas d'avoir énoncé les grandes lois de l'électromagnétisme et d'avoir obtenu des liaisons à relativement courte distance ; il fallait disposer des organes (composants) capables, à court terme, d'émettre des puissances élevées et d'améliorer la sensibilité des récepteurs, et, à plus long terme, de manipuler et de filtrer les signaux reçus.
Plusieurs découvertes essentielles ont lieu au début du xxe siècle, qui apportent les outils nécessaires : la triode, inventée en 1906 par Lee De Forest, sera, jusqu'à l'invention du transistor, l'organe essentiel de l'électronique ; elle est encore utilisée aujourd'hui dans certains émetteurs de très grande puissance (souvent sous la forme de tétrode).
Les tubes électroniques du type triode (notamment la pentode) ont été longtemps les seuls dispositifs « actifs » utilisés en circuiterie électronique. Ils étaient devenus « miniatures » (une dizaine de cm3) dans les années 1940, puis « subminiatures » dans les années 1950 (quelques cm3), puis enfin « ultraminiatures » (environ 1 cm3). Cette évolution sera stoppée par l'arrivée massive des transistors et circuits intégrés.
Le premier magnétron est réalisé par Albert Wallace Hull (1880-1966) en 1924 et perfectionné par les Français Maurice Ponte (1902-1983) et Henri Gutton entre 1934 et 1939 ; il contribuera à améliorer les radars d'une manière décisive lors de la Seconde Guerre mondiale, car il était capable de produire des puissances élevées à des longueurs d'onde décimétriques et centimétriques. Le magnétron est aujourd'hui le composant essentiel des fours à micro-ondes.
Le klystron, qui est chronologiquement le deuxième type de tubes générateurs ou amplificateurs de micro-ondes, est inventé en 1936 (en même temps donc que les magnétrons modernes) par G. F. Metcalf et W. C. Hahn. Il s'agit du premier des tubes dits à modulation de vitesse, ou tubes O, dans lesquels l'énergie électrique donne aux électrons une énergie cinétique qui se transforme en énergie électromagnétique, alors que dans les tubes M tels que le magnétron, l'énergie électrique communique aux électrons de l'énergie potentielle, laquelle est transformée en énergie électromagnétique. Le klystron est encore très largement utilisé dans les radars, les faisceaux hertziens, les accélérateurs de particules, les lasers à électrons libres, les synchrotrons, etc.
Parmi les autres tubes O descendant du klystron, on trouve les tubes à onde progressive (T.O.P.), qui équipent nombre de radars et de satellites, et parmi les tubes M, les tubes amplificateurs à champs croisés qui équipent des radars militaires.
Le Japonais Yagi Hidetsugu, évoqué plus haut à propos des antennes (notamment de télévision), avait par ailleurs travaillé immédiatement après Hull sur le magnétron.
Cela étant, l'informatique n'aurait connu qu'un développement notable, sans plus, les téléphones mobiles n'auraient connu aucun succès et l'ensemble de l'industrie électronique n'aurait pas connu l'omniprésence qui la caractérise si l'on n'avait pas inventé le transistor planar et le circuit intégré au silicium. Le transistor (M.O.S., métal oxyde semiconducteur, le plus utilisé aujourd'hui) avait bien été breveté en 1928 par l'Allemand (plus tard Américain) Julius Edgar Lilienfeld (1881-1963) de l'université de Leipzig, mais les techniques de traitement des matériaux de l'époque ne permettaient pas d'obtenir de bons résultats pratiques. Or, au cours de la Seconde Guerre mondiale, on utilisa des cristaux mélangeurs en silicium, et l'on constata que certains conduisaient dans un sens et d'autres dans l'autre, parce que les impuretés étaient différentes (silicium dopé + ou dopé –). Les recherches[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Michel-Henri CARPENTIER : ancien directeur technique général de Thomson et de Thomson-C.S.F. (aujourd'hui Thales)
Classification
Médias
Autres références
-
ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés
- Écrit par Philippe PELLETIER
- 23 142 mots
- 4 médias
Les pays d'Asie orientale se sont spécialisés dans lafabrication électronique : téléviseurs (62,6 % de la production mondiale en 2005), lecteurs de DVD (90 %), téléphones mobiles (58 %), ordinateurs domestiques (90 %), appareils photos numériques (100 %). La Chine est devenue le « pays atelier »... -
CALIFORNIE
- Écrit par Annick FOUCRIER
- 3 080 mots
- 8 médias
...par la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Les crédits accordés à l’université Stanford par le ministère de la Défense financent la recherche et le développement de matériel électronique puis de l’informatique dans la vallée de Santa Clara – appelée Silicon Valley à partir des années... -
CHINE - Économie
- Écrit par Françoise LEMOINE et Thomas VENDRYES
- 8 244 mots
- 5 médias
...augmenté de 12 p. 100 par an en moyenne depuis trente ans, et qui est à 80 p. 100 issue des secteurs manufacturiers. Les industries électriques et surtout électroniques ont connu un essor spectaculaire, propulsé par des investissements étrangers et la forte demande extérieure et intérieure pour ces nouveaux... -
CIRCUITS INTÉGRÉS
- Écrit par Frédéric PÉTROT et Franck WAJSBÜRT
- 8 993 mots
- 20 médias
Le marché des semi-conducteurs, bien que fortement instable, croît en moyenne de 14 p. 100 par an depuis 1960. C'est un marché très compétitif et à hauts risques. En effet, en plus de la croissance exponentielle du coût des équipements de gravure proprement dits, il faut investir entre 3 et 5 milliards... - Afficher les 44 références