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ÉLECTRONIQUE INDUSTRIE

Évolution de l'industrie électronique

Jusqu'en 1930, les applications à grande échelle de la radio-électricité étaient essentiellement les transmissions militaires (le général français Gustave Ferrié avait beaucoup contribué au développement des transmissions « sans fil » pendant la Première Guerre mondiale). Les années 1930 voient les balbutiements de l'électronique grand public avec l'apparition des récepteurs radio à haut-parleurs et des électrophones, et les balbutiements de la radionavigation (navigation à l'aide d'ondes radio).

La Seconde Guerre mondiale provoque un très important développement des équipements électroniques militaires, tels que le radiocompas à relèvement instantané (grâce au Français Henri G. Busignies, qui travaillait aux États-Unis), le radar terrestre ou embarqué sur avion ou navire, les transmissions hertziennes (« faisceaux hertziens », « bande latérale unique »...), les systèmes de radionavigation, les aides à l'atterrissage. L 'industrie française allait, à la fin du conflit, avec l'aide de l'administration, se (re)construire dans ces mêmes domaines, à partir de nombreux petits groupes (pour certains, limités à quelques ingénieurs), qui fusionneront petit à petit.

À la fin des années 1940, seuls les instruments d'imagerie radiologique faisaient l'objet d'une véritable fabrication industrielle, ce qui n'empêchait d'ailleurs pas leur fiabilité d'être très médiocre (les deux tiers du personnel étaient occupés à dépanner les équipements installés). Les équipements d'électronique grand public (postes radio, chaînes hi-fi et premiers téléviseurs) étaient fabriqués par une multitude de petits fabricants, qui achetaient leurs composants via des centrales d'achats. La fiabilité de ces équipements était modeste, ne serait-ce que parce que les tubes électroniques (triodes et autres) n'étaient pas tellement fiables, un peu par nature.

Le remplacement des tubes électroniques par des composants relevant de « l'état solide » – transistors et circuits intégrés – a été l'une des raisons de l'amélioration de la fiabilité des équipements électroniques. L'utilisation, de plus en plus, du traitement numérique, intrinsèquement plus fiable que l'analogique, et celle d'outils puissants d'aide à la conception (« Computer Aided Design »), qui permettent des simulations réalistes des futurs comportements, en sont deux autres. Une quatrième raison est, bien sûr, une automatisation (plus ou moins grande) des fabrications, évitant les erreurs humaines – et permettant par ailleurs une réduction des coûts. La dernière raison est la généralisation de tests automatiques par des machines utilisant des calculateurs. Rendue strictement nécessaire par le nombre de plus en plus élevé de mesures à faire, elle est facilitée par :

– le caractère plat et parfaitement reproductif des circuits imprimés supportant nombres de fonctions, qui permet de positionner automatiquement des testeurs par points ;

– l'utilisation de calculateurs de plus en plus puissants et rapides, qui permettent de répéter sans erreur des séquences de tests mises au point ab initio par des ingénieurs concepteurs de tests.

Dans un exemple extrême d'équipements pour l'espace (charges utiles pour satellite), on en arrive à parler d'« espérance de vie » de plus d'un siècle (pour être sûr qu'avec plusieurs équipements on a la qualité suffisante).

L'industrie électronique doit s'accommoder d'une augmentation considérable de la complexité de la conception et des essais. Les investissements importants en conception, outillage de fabrication et essais doivent, soit s'amortir sur des fabrications en grand nombre, soit pouvoir servir à plusieurs produits conçus pour faciliter cette[...]

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Écrit par

  • : ancien directeur technique général de Thomson et de Thomson-C.S.F. (aujourd'hui Thales)

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