ÉLECTRONIQUE INDUSTRIE
L'électronique médicale
L 'électronique médicale comprend l'imagerie médicale d'aide au diagnostic, les équipements de soins que sont les irradiateurs (par rayons X, par neutrons, etc.), les équipements destinés à pallier des insuffisances cardiaques tels que les cardiostimulateurs ou les équipements utilisés pour combattre d'autres problèmes du muscle cardiaque tels que les défibrillateurs.
Les premiers cardiostimulateurs ont été réalisés en France au début des années 1960, par les laboratoires Derveaux-Cotelec, sous deux formes : les équipements lourds d'hôpitaux et les équipements implantables dans le corps humain (à l'époque implantés au-dessous du diaphragme, ils étaient reliés au cœur par deux fils métalliques ; ils ont fait depuis beaucoup de progrès en fiabilité de l'appareil lui-même et de ses connexions ; très répandus, leur nom originel de pacemaker est de plus en plus remplacé simplement par le mot « pile »).
L 'imagerie médicale d'aide au diagnostic utilise plusieurs types de rayonnement.
Tout d'abord la lumière visible, par exemple dans les équipements récents de vision du fond de l'œil, où la qualité de l'image est excellente en dépit de l'inhomogénéité du liquide oculaire (« humeur aqueuse »), grâce à l'utilisation de techniques d'optique adaptive (très analogues à celles utilisées dans les télescopes terrestres pour retrouver le pouvoir de résolution théorique en dépit des inhomogénéités de l'atmosphère).
L 'imagerie médicale utilise également les rayonnements ultrasonores dans des équipements d'échographie, qui ressemblent à des petits sonars. Les équipements d'échographie Doppler ont emprunté dès le début des années 1970 des techniques très voisines de celles utilisées par les radars dits « pulse Doppler ».
L 'imagerie médicale utilise bien sûr les rayons X, et ce depuis longtemps, comme il a été rappelé plus haut. Un premier grand progrès a été réalisé dans les années 1950 avec le développement (notamment grâce à Lucien Guyot de Radio-Industrie, l'un des ancêtres de Thales) des tubes à intensification d'images radiologiques (analogues dans le principe aux tubes de « vision nocturne » utilisés par les militaires) qui permettent de réduire de façon drastique la dose de rayonnement nécessaire à l'imagerie, ce qui sert aussi dans l'examen aux rayons X des bagages).
Le marché de l'imagerie médicale a été complètement bouleversé lorsque les premiers « scanners », inventés par des radaristes de la société britannique E.M.I., sont apparus dans les années 1970 ; dans ces appareils, l'image est reconstituée par un calculateur à partir d'un très grand nombre d'informations (grand nombre de capteurs de rayons X, grand nombre de positions de l'émetteur de rayons X). De tels appareils sont d'un niveau de sophistication très supérieur aux anciens imageurs X, avec un émetteur hyperfréquence très soigné, une mécanique de haute précision, un traitement du signal très élaboré ; ils ressemblent plus à un radar qu'à un imageur X ancien.
L'importance de l'imagerie médicale a été confirmée dans les années 1980 avec les imageurs utilisant la résonance magnétique nucléaire, appareils également d'un degré élevé de sophistication et nécessitant un gros investissement en recherche et développement. Ces équipements utilisent des rayonnements à fréquence relativement faible (de l'ordre de celles qui sont utilisées en radiocommunications militaires ou en acoustique). L'appellation R.M.N., peu appréciée commercialement à cause du mot « nucléaire », a été remplacée par I.R.M., pour imagerie par résonance magnétique.
Au début des années 1990, à la suite de l'arrivée du scanner et de[...]
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Écrit par
- Michel-Henri CARPENTIER : ancien directeur technique général de Thomson et de Thomson-C.S.F. (aujourd'hui Thales)
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