ÉLECTRONIQUE INDUSTRIE
Les télécommunications
Les télécommunications, première grande application de l'électronique, ont assez peu évolué jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale : le téléphone est longtemps resté à commutation manuelle, puis il est devenu à commutation automatique, « électromécanique » avec des relais électromagnétiques. Les voies téléphoniques transportaient la parole sous forme analogique dans des fils métalliques enterrés ou traversant les océans.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont apparues successivement, en concurrence des liaisons filaires métalliques, les transmissions hertziennes sous les formes de liaison directe de point à point ( faisceaux ou câbles hertziens), de liaison de point à point avec réflexion sur la troposphère (faisceaux « troposphériques »), de liaison à travers un relais situé sur un satellite géostationnaire, de liaison terrestre de point à point à travers des câbles en fibres de verre (le signal électrique d'origine étant transformé en signal optique pendant la durée du transport).
L'utilisation de faisceaux hertziens était la conséquence directe de l'utilisation et de la connaissance des micro-ondes (longueurs d'onde de quelques centimètres) rendues populaires par le radar : l'utilisation d'antennes à réflecteurs de grande dimension permettait de concentrer l'énergie émise dans des angles (solides) petits en direction du destinataire. Les réalisations correspondantes ont conduit durant les années 1960 à la création d'une nouvelle industrie, sans incidence évidente sur les industries existantes des télécommunications. On peut en dire autant de l'émergence des faisceaux troposphériques, dont le marché n'a jamais été très important (à cause des contraintes inhérentes à cette technologie en matière de bande passante) et se trouve assez limité aux applications militaires ou équivalentes, ou à celles ne requérant que la transmission de peu d'informations mais sur de grandes distances.
En revanche, l'utilisation d'émetteurs d'ondes hertziennes pour le téléphone a remarquablement évolué vers les applications de la téléphonie mobile, non sans hésitation au début. À la fin des années 1970 par exemple, seules trois petites zones étaient en France équipées d'émetteurs de « radiotéléphonie » (la plus grande étant la zone parisienne jusqu'à environ 30 kilomètres du centre de Paris). Seules des automobiles (sans doute moins d'un millier) étaient équipées des récepteurs correspondants permettant de téléphoner de sa voiture (même aux États-Unis, à la grande surprise des touristes américains en France). Ces récepteurs étaient volumineux (5 à 10 litres), lourds et chers. Les années 1980 ont vu l'extension de la couverture à presque tout le territoire français (avec le système Radiocom 2000), toujours pour des automobilistes privilégiés. Depuis la fin des années 1990, la quasi-totalité du territoire français est couverte par plusieurs opérateurs à destination des récepteurs « mobiles » de plus en plus petits et légers (nettement moins de 100 grammes), de plus en plus sophistiqués (progrès ici aussi de la microélectronique), équipés de petits écrans LCD, dont disposent la majorité des Français.
Les anciens châteaux d'eau retrouvent une utilité comme supports des antennes d'émission-réception et les municipalités trouvent, dans les redevances payées par les opérateurs, de petites ressources nouvelles. À l'étranger, dans certains pays, la (radio)téléphonie mobile constitue pratiquement le seul moyen de téléphonie (au Yemen par exemple on appelle un « Al Catel » un pylône supportant les antennes d'émission-réception). Inutile de préciser que si les récepteurs mobiles sont évidemment du domaine grand public, les émetteurs-récepteurs de ces antennes, avec l'informatique de[...]
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Écrit par
- Michel-Henri CARPENTIER : ancien directeur technique général de Thomson et de Thomson-C.S.F. (aujourd'hui Thales)
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