ÉLECTRONIQUE INDUSTRIE
L'électronique grand public
L'électronique grand public, dont les appareils sont fabriqués par dizaines de millions annuellement, agrandit bien évidemment régulièrement son domaine.
Après la Seconde Guerre mondiale, le seul produit était le poste radio familial, fabriqué par une grande quantité de petits artisans, devenu portable à la fin des années 1950 grâce à l'arrivée des transistors (le premier portable français, le Solistor de C.S.F., utilisait encore des transistors au germanium). Les téléviseurs noir et blanc commençaient à exister à une échelle non confidentielle à partir de 1937 en Grande-Bretagne (EMI – 405 lignes), en Allemagne (441 lignes), en France (Grammont – 441 lignes, Compagnie des Compteurs – 450 lignes et Thomson – 455 lignes). Ils n'étaient pas encore très répandus en France au début des années 1950.
La télévision en couleurs commença à prendre forme autour du tube « shadow-mask » de David Sarnoff pour la présentation des images (les autres solutions, telles que le tube à pénétration ou l'eidophore, n'ont pas véritablement émergé), des tubes de prises de vue orthicon (1946), mais surtout « vidicon » (R.C.A. 1950) et « plumbicon » (Philips 1954), avec plusieurs standards rivaux : le NTSC américain à 525 lignes (1953), le Secam français et le PAL allemand, tous deux à 625 lignes.
C'est à la fin des années 1960 que l'on commença à trouver des « chaînes hi-fi » d'origine japonaise, à l'époque fort chères d'ailleurs, dont les prix allaient baisser lentement par la suite.
Depuis le début des années 1950, époque à laquelle l'industrie électronique grand public était éclatée en un grand nombre de petites sociétés fabriquant des appareils à tubes de façon quasi artisanale (voire tout à fait artisanale), de fiabilité très relative et nécessitant d'importantes prestations d'après vente, on a assisté à une évolution somme toute analogue à celle de l'industrie automobile, quoique bien plus rapide et s'intéressant à des produits d'un coût unitaire beaucoup plus faible. À la fin des années 1980, les produits de l'électronique grand public étaient fabriqués en très grande série dans des usines automatisées nécessitant des investissements importants : alors qu'à la fin des années 1970, il fallait environ vingt heures de fabrication et d'essais par téléviseur couleurs, il en fallait moins de deux à la fin des années 1980 ; on mesure l'énorme évolution de la productivité, résultant de sommes importantes investies dans les chaînes de fabrication, qu'il faut donc amortir sur de grandes quantités fabriquées. On comprend alors la nécessité de regrouper des industries ; il en est résulté un jeu de fusions, rachats, absorptions entre la fin des années 1950 et la fin des années 1980, pour passer de la multitude de petites sociétés artisanales aux quelques grands groupes alors dominants.
Les trois premiers groupes étaient le japonais Matsushita (environ 15 p. 100 de la production mondiale), l'européen Philips et l'américano-européen Thomson – après l'acquisition de R.C.A. – (chacun environ 10 p. 100). Les autres grands étaient alors essentiellement japonais.
L'automatisation de la fabrication, grandement facilitée par le développement des circuits intégrés à haute densité, a eu des conséquences largement positives sur la fiabilité des équipements produits : la réduction au minimum des interventions humaines permet d'obtenir des produits très fiables, réduisant au minimum (voire à zéro) les interventions des dépanneurs d'après vente.
Durant les années 1970 ont été développés trois nouveaux produits : le magnétoscope et le vidéodisque dans le domaine audiovisuel, et l'allumage électronique des automobiles. Le magnétoscope a été développé[...]
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Écrit par
- Michel-Henri CARPENTIER : ancien directeur technique général de Thomson et de Thomson-C.S.F. (aujourd'hui Thales)
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