INDUSTRIE La civilisation industrielle
Triomphe de l'industrialisation
Conquête du monde matériel
La mécanisation rapide des mines et des manufactures qui commence en Grande-Bretagne à la fin du xviiie siècle a progressé depuis dans toutes les directions et sous toutes les latitudes.
Grâce à la machine à vapeur on créa, après les guerres napoléoniennes, de nouveaux moyens de transport. Auparavant on se contentait de creuser des canaux ; il existait un trafic considérable par voies d'eau à la veille de la révolution industrielle. Il s'agissait d'un transport à une allure tranquille, qui convenait à l'économie du xviiie siècle, au « progrès qualitatif ». Les péniches étaient halées par des chevaux, des bœufs ou des hommes. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde...
Le transport par canaux ne demandait aux bateliers et batelières que peu ou pas de maniement mécanique. Puisqu'ils habitaient leur cabine en famille, c'était aussi, comme la plupart du travail de métier, du travail à domicile !
Dans la première moitié du xixe siècle, le chemin de fer connut une expansion prodigieuse. Dès 1860, les principales voies ferrées étaient construites ou du moins en chantier dans presque tous les pays d'Europe ; de même aux États-Unis. À partir de ce moment, la capacité des wagons de voyageurs et de marchandises ne cesse d'augmenter.
À peu près en même temps, le navire à vapeur faisait son apparition, et ceux qui, dans leur enfance, n'avaient connu que les bateaux à voile, pouvaient, à la fin de leur vie, contempler des flottes de transatlantiques transportant les voyageurs et le fret de tous les ports d'Europe et d'Amérique.
À la veille de la guerre de 1914, l'automobile était devenue assez commune aux États-Unis, et les frères Wright avaient fait l'essai du vol en avion. À la fin du xixe siècle, les machines de toutes sortes employées dans les usines et les transports s'étaient tellement multipliées, que, en dépit d'une extraction charbonnière mondiale qui se développa de un à cent en quatre-vingts ans, il fallut trouver des sources d'énergie complémentaires : l'hydro-électricité et le pétrole. Sous la conduite de Ford, les États-Unis prirent le pas sur tout autre pays dans la course à la fabrication en série. En Europe, entre 1871 et 1914, le nouvel empire allemand dépassa la Grande-Bretagne en efficacité technologique et en productivité globale.
Un demi-siècle plus tard, dans les années soixante, on refit entièrement le réseau routier des pays occidentaux pour répondre aux besoins d'un trafic de millions de voitures particulières, de camions et de cars. On essaie maintenant d'introduire de nouveaux moyens de transport rapides pour concurrencer non seulement les automobiles mais les avions eux-mêmes, si nombreux qu'un problème de circulation aérienne commence à se poser.
Des génies comme Einstein, Rutherford, Bohr, Broglie, Fermi ont découvert, à la suite de recherches entreprises depuis le commencement du xxe siècle, de nouvelles sources d'énergie. Les forces nucléaires se sont révélées capables non seulement d'ajouter au progrès du rendement quantitatif, mais de détruire virtuellement la vie. Conséquence aussi du progrès quantitatif, la masse humaine exposée à cette destruction est maintenant trois fois plus nombreuse qu'il y a cent cinquante ans. C'est aux États-Unis qu'elle a augmenté le plus vite. De 1800 à 1950, les habitants de l'Amérique du Nord passèrent de six millions à plus de deux cents millions.
Avant la révolution industrielle, les villes européennes de plus de deux cent mille habitants étaient rares. Il n'y en avait que deux : Londres et Paris. Aux États-Unis, vers 1790, la ville la plus peuplée, Philadelphie, n'atteignait pas encore cinquante mille habitants. Depuis, une partie importante[...]
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Écrit par
- John NEF : professeur honoraire à l'université de Chicago.
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