INFLAMMATION ou RÉACTION INFLAMMATOIRE
Thérapeutique
Comme on l'a dit, l'inflammation fait intervenir un très grand nombre de médiateurs dont la production, et donc les concentrations sanguine et tissulaire, varient au cours de l'inflammation. Une liste non exhaustive de ces médiateurs est donnée dans le tableau (cf. ci-contre).
La plupart de ces médiateurs ont des activités pro-inflammatoires ; ils constituent donc autant de cibles potentielles pour des molécules pharmacologiques qui, s'opposant à ces activités, sont ou seraient utilisables en thérapeutique.
Un petit nombre d'entre eux au contraire ont des activités anti-inflammatoires et peuvent donc servir de modèles pour des substances pharmacologiques éventuellement utilisables aussi en thérapeutique.
D'empirique qu'il était autrefois, le traitement médicamenteux de l'inflammation est devenu de plus en plus rationnel, ayant recours à des thérapeutiques ciblées, qui s'adressent, pour les combattre spécifiquement, à tel ou tel des médiateurs.
Médications anti-inflammatoires
Antalgiques
L' un des signes cardinaux de l'inflammation étant la douleur, il est naturel que les antalgiques soient d'usage courant dans cette indication.
Le premier antalgique utilisé a été acide acétylsalicylique, synthétisé par Charles Gerhardt en 1853 et rebaptisé aspirine en 1899, médicament très actif qui agit en inhibant la synthèse des prostaglandines, ce qui lui confère également des propriétés antipyrétiques et anti-inflammatoires. Son utilisation est malheureusement limitée par ses effets secondaires : en particulier gastrotoxicité et effet hémorragipare, ce dernier étant dû l'activité antiagrégante plaquettaire de l'aspirine.
Le paracétamol (acétaminophène), de beaucoup le plus prescrit des antalgiques, a des propriétés antalgiques et antipyrétiques, mais pas d'activité anti-inflammatoire.
Les antalgiques de niveau II-A suivant la classification de l'O.M.S. (opiacés faibles type codéine, dextropropoxyphène, tramadol,...) à propriétés exclusivement antalgiques peuvent être utilisés en cas de douleurs inflammatoires résistantes au paracétamol.
Médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS ; en anglais : NSAIDs pour non steroid antiinflammatory drugs) forment une importante famille de molécules, sans doute les plus prescrits des anti-inflammatoires. Les AINS « classiques » (phénylbutazone, indométacine, diclofénac, kétoprofène, piroxicam...) inhibent à la fois les cyclo-oxygénases constitutionnelles et induites (respectivement COX-1 et COX-2) et donc la synthèse de toutes les prostaglandines. Les COXIBs (celecoxib, rofecoxib...) inhibent électivement la cyclo-oxygénase induite et ont de ce fait une toxicité gastrique réduite, leur emploi se soldant par rapport à celui des AINS classiques par une nette diminution des accidents gastriques graves (perforation, ulcères et hémorragies).
Corticoïdes
Les dérivés synthétiques de la cortisone sont de puissants anti-inflammatoires doués également de propriétés immunomodulatrices et anti-allergiques. Inhibant la phospholipase A2, ils bloquent à la fois la voie des prostaglandines et celle des leucotriènes. Ils sont utilisables par voie générale et locale (infiltrations). Leur utilisation par voie générale est malheureusement grevée de nombreux effets indésirables (ulcères gastro-duodénaux, sensibilité aux infections, ostéoporose, diabète, hypertension, hypokaliémie, glaucome, cataracte, corticodépendance,...). Aussi doit on, dans la mesure du possible, les employer par cures courtes, aux doses minimales suffisantes et sous surveillance étroite.
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Écrit par
- André-Paul PELTIER : médecin, ancien directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale
Classification
Média
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