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INFORMATIQUE Histoire

Le triomphe de la décentralisation

Avec tous ces outils (ordinateurs centraux, contrôleurs de communications, logiciels de communication, logiciels gestionnaires de réseaux), on va pouvoir commencer à travailler sur des réseaux aux topologies variées, et même faire communiquer des réseaux aux structures hétérogènes. Pour quoi faire ? Pour transmettre des données (qui ne seront plus seulement alphanumériques, mais qui s'étendront bientôt aux images et aux sons), d'une entreprise à l'autre, d'un département à l'autre au sein d'une même entreprise, d'un point à l'autre dans un même département. Cette situation montre bien qu'un mouvement se dessine dans les choix des structures, faisant renoncer à l'extrême centralisation qui avait été la règle peu de temps auparavant. En effet, le département dans l'entreprise fait maintenant valoir ses besoins spécifiques qui sont de deux types : des besoins locaux, pour les activités propres aux services du département, et des besoins d'échange avec l'extérieur pour les activités qui déterminent la contribution du département au fonctionnement global de l'entreprise. Les ordinateurs « départementaux », comme on les appelle, viennent relayer le système central pour ces tâches. Ce sont des ordinateurs de moindre puissance (mais l'évolution de la technologie leur permettra tout de même d'atteindre assez rapidement des performances remarquables), délocalisés, et affectés à des tâches de services spécialisés (gestion des fichiers et des bases de données, gestion des impressions, gestion des communications, le tout au niveau local). Ils constituent une classe nouvelle d'ordinateurs entre les gros ordinateurs (main frames) et les micro-ordinateurs évoqués plus haut. En pratique, ils se confondent avec la classe dite des « minis ».

Une sorte de hiérarchie s'établit donc entre les différentes machines. Tout en haut, les supercalculateurs, cités ici pour mémoire, puis les gros systèmes centraux, les minis et, au bas de la hiérarchie, les micro-ordinateurs. En dix ans, ces derniers ont connu une formidable expansion. Ils bénéficient désormais de logiciels variés, efficaces et bon marché. Grâce au perfectionnement des microprocesseurs, leur niveau de performance atteint celui qui était il y a peu celui des minis. Il ne leur manque qu'une chose : pouvoir communiquer les uns avec les autres ou avec un ordinateur central. Sans tarder, leur configuration s'enrichit de logiciels de communication et d'adaptateurs particuliers (qui vont permettre leur connexion à des lignes de téléphone ou à des câbles spécialisés). La construction de l'édifice s'achève. Désormais, les individus peuvent travailler sur une station de travail intelligente, personnalisée, capable de traiter d'importantes quantités de données locales, pour des applications locales, mais, aussi, de communiquer, comme avec un simple terminal, et 'accéder ainsi à l'ensemble des données de l'entreprise.

La physionomie de l'informatique évolue donc encore, dès le début des années 1990. Cette fois, on va parler d'informatique répartie. On est au comble de la décentralisation. Les grands réseaux deviennent des réseaux « fédérateurs », des backbones, qui ont pour mission de mettre en relation des dizaines, voire des centaines de petites structures – l es réseaux locaux – chargées de satisfaire au mieux, au plus près et au plus vite, l'ensemble des besoins des groupes de travail, des services, des petits départements. Ces réseaux locaux font appel à des architectures caractéristiques où le schéma dit « client-serveur » est devenu une nécessité. Une machine dédiée (un micro-ordinateur performant, avec les capacités d'un mini) a pour mission de « servir » les demandes des « clients » que sont les applications des[...]

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