INONDATIONS EN FRANCE
Un lien entre inondations et changement climatique ?
Le réchauffement de l'atmosphère associé au changement climatique favoriserait l’évaporation et par là même les quantités de vapeur d’eau disponibles pour assurer la formation de nuages et de précipitations. Il est donc naturel de s’interroger sur le rapport existant entre les événements que nous venons de relater et le changement climatique en cours, même si la réponse n’est pas évidente.
Dans le passé, notre territoire n’a pas été épargné par les grandes catastrophes hydrologiques – souvenons-nous des crues de la Garonne qui ont fait 500 morts en juin 1875, de celles du Tarn et de la Garonne (230 morts en mars 1930), de la rupture du barrage de Malpasset (423 morts en décembre 1959), ou des inondations de Draguignan (23 morts en juin 2010). Mais une comparaison des dégâts ou des niveaux d’inondation n’est pas en mesure d’apporter une réponse fiable lorsqu’on sait que ces données dépendent plus de l’aménagement du territoire (déboisements, reboisements, canalisation des cours d’eau, construction de barrages, de routes, changement d’affectation des sols ou des pratiques agricoles…) et des mesures de prévention que des facteurs climatiques. Par ailleurs, il est extrêmement difficile et hasardeux de vouloir relier un événement météorologique ponctuel à des changements climatiques intervenant sur le long terme.
Après avoir examiné l’ensemble des résultats disponibles, dans son cinquième rapport, publié en 2013, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) concluait : « La fréquence et l'intensité des épisodes de fortes précipitations ont probablement augmenté en Amérique du Nord et en Europe… » D’après certaines études, on aurait observé, sur la période 1981-2010, un accroissement de 10 à 12 p. 100 du nombre de records battus pour les paramètres associés à la mesure des précipitations. Une augmentation qui pourrait être liée à l’élévation de température moyenne du globe, mais reste toutefois dans des limites de ce qui pourrait être attribué à la seule variabilité naturelle.
De nombreux travaux tentent aujourd’hui d’analyser ces éléments, un sujet qui paraît d’autant plus important que le GIEC prévoit des changements importants dans les prochaines décennies et que l’impact du changement climatique sur les précipitations de nos régions pourrait influencer fortement notre mode de vie.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
Classification
Médias