INONDATIONS
Les crues subites
Ce type d'inondation est caractérisé par des arrivées massives et soudaines d'eau qui dévalent les pentes vers les zones les plus basses, comme à Nîmes en 1988 (10 morts, 4 millions de francs de dégâts), à Dronka et dans la vallée du Nil environnante en novembre 1994 (plus de 300 morts), à Karachi au Pakistan en juin 2007 (250 morts), etc. Phénomène très rapide, ces inondations dues aux orages résultent de pluies torrentielles sur des sols déjà gorgés d'eau, imperméables naturellement ou artificiellement. Un autre exemple type de crue subite est illustré par la catastrophe du Grand-Bornand, dans les Alpes françaises, qui fit, le 14 juillet 1987, 23 morts. Un orage violent, faisant suite à un début d'été pluvieux, qui avait imbibé d'eau les terrains, déversa un torrent d'eau chargée de boue sur le terrain de camping du Grand-Bornand. Déjà, le 9 juillet 1879 et le 6 juillet 1936, des contextes météorologiques similaires avaient provoqué de gros dégâts. L'installation d'un terrain de camping dans la zone à risques était bien imprudente. Un scénario équivalent se joua à Biescas (Pyrénées aragonaises) en août 1996, provoquant la mort de 83 campeurs. Généralement, l'homme n'a pas le temps de réagir au moment de la catastrophe et il doit donc prévoir son éventualité bien antérieurement.
Les dégâts causés par les crues subites sont principalement dus à la force gravitaire (énergie potentielle) de l'eau en mouvement. Un litre d'eau pèse un kilogramme, cela peut paraître peu, mais cela revient aussi à dire qu'un mètre cube d'eau pèse une tonne. L'eau en mouvement acquiert donc très vite une grande énergie. 55 millimètres d'eau sur 1 kilomètre carré, dévalant 300 mètres de dénivelé, possèdent une énergie potentielle équivalente à celle qui fut libérée par la bombe d'Hiroshima (1,4 × 1014 joules). Tout ce qui réduit les temps de concentration des eaux et leurs infiltrations (pente, imperméabilité des terrains, absence de végétation, etc.) accélère la mobilité des eaux et leur potentialité destructrice. De plus, les matériaux emportés par l'eau en mouvement ajoutent à sa puissance. Rien d'étonnant qu'après des pluies d'orage, l'eau brusquement déchaînée puisse balayer des véhicules, des maisons, des ponts... comme de simples fétus de paille.
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Écrit par
- Yves GAUTIER
: docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection
La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015
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