INSECTES
Le terme « insecte » a longtemps désigné tous les arthropodes à six pattes, mais cette définition a évolué au cours des années 1980. Le terme insecte au sens large a été remplacé par celui d'hexapode et les Insectes ne désignent plus qu'une classe au sein de la superclasse des Hexapodes qui regroupe, à côté des Insectes, les Protoures, les Collemboles et les Diploures. Cette nouvelle subdivision repose à l'origine sur la morphologie des pièces buccales : les Protoures, les Collemboles et les Diploures ont été réunis sous l'appellation d'Entognathes (pièces buccales non apparentes) et se distinguent ainsi des Ectognathes (pièces buccales bien visibles), qui sont les Insectes. Ces appellations d'Entognathes et d'Ectognathes procèdent de considérations anatomiques ; on ne leur attribue pas aujourd'hui de valeur cladistique, la convergence évolutive des groupes qui constituent ces ensembles étant loin d'être établie. Nous n'aborderons ici que les Insectes stricto sensu, qui regroupent les Hexapodes ailés (infraclasse des Ptérygotes) et un groupe informel constitué par les Zygentoma et les Archæognathes.
Il est impossible de dire avec précision à quel moment les premiers Hexapodes sont apparus. Cependant, les fossiles constituent les preuves incontestables de l'ancienneté de leur origine. Le plus ancien hexapode connu est un collembole (Rhyniella praecursor) âgé de 380 millions d'années (Dévonien inférieur). Le premier insecte fossile est un archæognathe, donc un insecte sans ailes, qui vivait aussi au début du Dévonien. Le plus ancien fossile d'insecte ptérygote (Delitzschala bitterfeldensis) date du Carbonifère, il y a environ 325 millions d'années. Il est le représentant d'un groupe aujourd'hui disparu, les Paléodictyoptéroïdes.
Les insectes, un succès de l’évolution
L'une des caractéristiques des Insectes qui est manifeste pour tout observateur, même non spécialiste, est leur diversité. Avec près d'un million d'espèces répertoriées, cette classe est la plus vaste du règne animal. Les entomologistes estiment que le nombre réel d'espèces d'insectes se situerait entre 5 et 80 millions. Cette grande diversité a été attribuée à plusieurs facteurs. Tout d'abord, la petite taille de ces animaux, qui est imposée par leur système respiratoire trachéen, peut être considérée comme une des raisons de cette multiplicité d'espèces. Il existe, en effet, dans un environnement donné, beaucoup plus de niches (habitats) pour des animaux de petite taille que pour des organismes de taille plus importante. Mais ce seul paramètre est insuffisant pour permettre l'exploitation d'un environnement hétérogène qui nécessite, de la part de l'animal, une capacité de reconnaissance et de réaction face à des modifications des conditions extérieures. Pour répondre à ces contraintes, les Insectes ont développé des systèmes sensoriels et neuromoteurs plus performants que ceux de la plupart des autres Invertébrés. Ces systèmes sont indispensables pour pouvoir réagir aux variations du milieu. Face aux perturbations écologiques (par exemple l'application d'insecticides sur une plante hôte), les insectes ont aussi mis en œuvre une stratégie fondée sur une plasticité génétique (présence d'éléments mobiles dans le génome), qui favorise la multiplication des espèces sous la pression de la sélection. Cette particularité se révèle également précieuse au niveau des interactions avec les autres organismes (tels que les plantes pour les insectes herbivores ou les hôtes pour les espèces parasites), en générant des diversifications génétiques aussi bien chez le consommateur que chez le consommé. La nature réciproque de telles interactions tend à accélérer les changements évolutifs chez l'un ou l'ensemble[...]
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Écrit par
- René LAFONT : professeur des Universités
- Jean-Yves TOULLEC : maître de conférences H.D.R., université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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