INSECTES
Anatomie et physiologie (fig. 10 et 11)
La locomotion
Les pattes et la marche
La structure des pattes chez les insectes est fort variable et adaptée au type de déplacement de chacun. Par exemple, le type coureur a des fémurs et des tibias bien développés sur l'ensemble des pattes, alors que le type sauteur présente un allongement disproportionné allié à une musculature puissante des seules pattes postérieures. Certains prédateurs tels que la mante religieuse ont des pattes antérieures ravisseuses se terminant par des griffes ou des épines. Certaines punaises (notonecte) ou Coléoptères aquatiques (dytique) ont une ou deux paires de pattes adaptées à la nage et caractérisées par leur forme aplatie.
Les ailes et le vol
À l'instar des oiseaux, les insectes volent en battant des ailes et en créant des courants d'air qui leur permettent de gagner de l'altitude. L'analyse de ce vol a longtemps été impossible du fait de sa fréquence inaccessible pour l'œil humain (5 battements par seconde pour un papillon, 180 pour une abeille). Mais, depuis l'avènement des caméras ultrarapides, le mouvement a pu être figé et étudié.
Un battement est par définition d'abord un mouvement vertical de bas en haut. Mais ce simple déplacement vertical s'avère insuffisant pour permettre le vol. Il doit être complété simultanément par un mouvement d'avant en arrière. Lors d'un battement complet, l'extrémité de l'aile décrit une ellipse (chez la sauterelle) ou un huit (chez l'abeille ou la mouche), le plan des ailes tournant afin de fournir à la fois la poussée verticale et horizontale.
La grande diversité des ailes peut aussi représenter des modifications liées aux caractéristiques du vol de chaque groupe d'insectes. Ainsi, primitivement, comme chez les termites, les deux paires d'ailes battent indépendamment l'une de l'autre, contraignant l'aile postérieure à s'accommoder des turbulences créées par l'aile antérieure. Chez de nombreux insectes, les deux ailes de chaque coté sont liées par des structures d'accrochage ou bien se chevauchent, permettant un mouvement synchronisé des deux ailes.
Le système respiratoire
Les Insectes possèdent un système respiratoire très particulier, constitué par des trachées s'ouvrant à l'extérieur par des stigmates qui contrôlent les échanges entre l'animal et le milieu où il vit (fig.12). Les stigmates sont généralement présents sur les deux derniers segments thoraciques et les huit premiers segments abdominaux. Il existe cependant des cas de réduction de ce nombre en relation avec la modification du système trachéen, notamment chez certains insectes immatures, ou avec la spécialisation des somites terminaux chez les adultes. Les trachées sont formées par des cellules d'origine épidermique, qui sécrètent la cuticule tapissant l'intérieur des conduits. Cette cuticule possède des épaississements circulaires ou spiralés (les ténidies) qui maintiennent les trachées ouvertes fig. 13). Les troncs trachéens principaux se ramifient pour donner des trachées de plus en plus étroites, qui se ramifient encore pour se terminer par des trachéoles en forme de « doigts de gant » très fins (1 μm) au cœur des cellules trachéolaires, qui assurent un apport direct de l'oxygène aux tissus. L'extrémité des trachéoles est remplie de liquide trachéolaire, dans lequel les gaz respiratoires se dissolvent (ce qui est nécessaire pour leur diffusion transmembranaire) et dont le niveau varie selon l'activité métabolique des cellules (fig. 14). Certaines espèces, en particulier les bons voiliers (Hyménoptères), possèdent des trachées élargies en « sacs aériens ».
La ventilation (renouvellement de l'air) met en jeu des contractions de l'abdomen et/ou des muscles thoraciques (lors du vol), qui provoquent[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- René LAFONT : professeur des Universités
- Jean-Yves TOULLEC : maître de conférences H.D.R., université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
Autres références
-
DÉCOUVERTE DES DÉFENSES IMMUNITAIRES DES INSECTES
- Écrit par Gabriel GACHELIN
- 660 mots
Ilia (Élie) Metchnikov démontre, en 1882, la capacité des cellules intestinales de l’étoile de mer à ingérer et détruire des particules étrangères, dont les microbes. Il appelle ces cellules des « phagocytes ». Ce phénomène, la phagocytose, est universel ; c’est une réponse...
-
SURVEILLANCE DES INSECTES VECTEURS
- Écrit par Yannick SIMONIN
- 3 402 mots
- 5 médias
L’extension géographique des maladies à transmission vectorielle comme le paludisme ou le chikungunya, à travers tous les continents, représente un problème majeur de santé publique. Elle résulte principalement de l’intensification de la mondialisation des échanges de biens et des mouvements...
-
EUCARYOTES (CHROMOSOME DES)
- Écrit par Denise ZICKLER
- 7 721 mots
- 9 médias
...sexes et son désignés par les symboles X et Y ou Z et W (la différence des symboles traduit une différence évolutive). Ainsi, chez les mammifères et les insectesdiptères (dont la drosophile, ), le mâle est XY et la femelle XX (fig. 8). Chez les oiseaux et les insectes lépidoptères, c'est au contraire... -
ABEILLE
- Écrit par Catherine BLAIS
- 653 mots
- 2 médias
Insecte dont le plus connu est l'abeille domestique vivant dans une ruche et produisant du miel.
Classe : Insectes ; ordre : Hyménoptères ; super-famille : Apoïdés.
Les Abeilles rassemblent deux familles, les Sphécidés (7 700 espèces, toutes solitaires) et les Apidés, comprenant 20 000...
-
ANGIOSPERMES
- Écrit par Sophie NADOT et Hervé SAUQUET
- 6 132 mots
- 8 médias
...partenaires. On estime à plus de 80 p. 100 le pourcentage d’espèces d’Angiospermes dont le pollen est transporté par des agents biotiques – généralement des insectes, plus occasionnellement des oiseaux ou des mammifères (principalement les chauves-souris) – qui tirent leurs ressources alimentaires du pollen... -
ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES
- Écrit par René LAFONT et Martine MAÏBECHE
- 4 312 mots
LesInsectes possèdent un appareil buccal complexe constitué de 2 mandibules, 2 maxilles (mx) et 1 labium (soudure de 2 mx). Les palpes maxillaires et labiaux ont un rôle sensoriel (tactile et gustatif). La forme des pièces buccales présente des variations considérables selon le régime alimentaire (types... - Afficher les 107 références