INSTITUT PASTEUR
L' Institut Pasteur est une institution privée ayant pour vocation la recherche et l'enseignement dans les domaines de la biologie et de la santé publique, située aux 25 et 28 de la rue du Docteur-Roux, dans le XVe arrondissement de Paris. Il lui est associé un centre de consultations et d'analyses médicales, seules activités à caractère médical subsistant après la fermeture de l'hôpital Pasteur en 1999. Officiellement, depuis sa création en 1888, sa mission est de contribuer à la prévention et au traitement des maladies, en priorité infectieuses, par la recherche, l'enseignement, et des actions de santé publique. Le principe de cette mission est maintenu, mais il est clair que l'Institut Pasteur est devenu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et surtout depuis les années 1960, un des plus importants centres de recherche en France, dans pratiquement tous les domaines de la biologie fondamentale, tout en conservant un niveau d'excellence en microbiologie, qui reste l’image dominante associée à son nom.
Histoire de l'Institut
L' historique des constructions reflète l'évolution de la recherche en biomédecine. L'Institut Pasteur a été construit en 1887-1888 grâce aux fonds collectés par la souscription nationale lancée le 1er mars 1886 par l'Académie des sciences pour la « création d'un établissement pour le traitement de la rage après morsure [...] sous le nom d'Institut Pasteur », en réponse à l'émotion suscitée par l'annonce de la guérison de deux personnes mordues par des animaux probablement enragés, cela grâce à la vaccination par le « virus-vaccin » mis au point par Pasteur. Les plans et les travaux sont supervisés par Émile Roux – l’auteur du premier grand succès de l’Institut Pasteur avec la production de sérum antidiphtérique – et Émile Duclaux, qui apparaissent comme les véritables maîtres d'œuvre de l'Institut Pasteur et de son expansion ultérieure. Les plans montrent que l'Institut Pasteur inauguré le 14 novembre 1888 n'est pas uniquement destiné à la lutte antirabique mais qu’il présente déjà les caractéristiques d’un véritable institut de recherche en microbiologie. La partie dévolue à la lutte contre la rage est circonscrite et mise sous la responsabilité d'un médecin, Jacques-Joseph Grancher, par ailleurs médecin-chef à l'hôpital des Enfants malades à Paris. Le reste des bâtiments est donc consacré à la recherche en microbiologie et immunologie générales ainsi qu'à l'enseignement : le cours de « microbie technique » de Roux débute en 1889. Les laboratoires sont attribués à des chercheurs confirmés (Roux, Duclaux, Chamberland, Metchnikoff...). Au bâtiment principal de 1888 dit « historique » (qui héberge l'appartement de Louis Pasteur, le musée et quelques laboratoires) sont associées des annexes – chenil pour animaux enragés, animalerie et divers services.
À partir de 1894, grâce à des financements privés (Rothschild, Osiris, Lebaudy...), sur des terrains acquis grâce aux bénéfices dégagés par la production de sérum antidiphtérique, on construit un autre bâtiment, symétrique de celui de 1888. Il héberge essentiellement des laboratoires de chimie biologique (et plus tard de chimie thérapeutique), et un service de fermentations (dit brasserie). L'hôpital pour maladies infectieuses est construit au même moment. L'ensemble est pratiquement terminé en 1901. Quelques annexes et le pavillon de pathologie exotique de Laveran (1907) seront construits ou aménagés ensuite. Ces constructions obéissent à un projet précis : rapprocher la recherche au laboratoire en matière de lutte anti-infectieuse (sérums, vaccins et médicaments chimiques) de leur lieu d'expérimentation final, l'hôpital.
Une troisième vague de construction, au[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Médias
Autres références
-
BERNARD NOËL (1875-1971)
- Écrit par Jacqueline BROSSOLLET
- 713 mots
Médecin français. Né à Béziers, Noël Bernard fut élève de l'École de santé navale de Bordeaux, et, dès l'obtention de son diplôme de docteur en médecine (1900), il entre dans les troupes coloniales et part pour le Laos. Il y construit des ambulances, assure la vaccination antivariolique,...
-
BORDET JULES (1870-1961)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 435 mots
Les recherches de Bordet sur la destruction des bactéries et des globules rouges dans le sérum sanguin, effectuées à l'Institut Pasteur, à Paris (1894-1901), sont généralement considérées comme constituant les débuts de la sérologie. En 1895, il montra que deux facteurs existant...
-
BOVET DANIEL (1907-1992)
- Écrit par Jacqueline BROSSOLLET et Encyclopædia Universalis
- 470 mots
Pharmacologue italien d'origine helvétique. Né en Suisse à Neuchâtel, il étudie à Genève où il devient assistant d'anatomie comparée à l'université de cette ville ; après son doctorat ès sciences en 1929, il entre comme assistant (puis en 1937 comme chef de laboratoire), au laboratoire de chimie...
-
COHEN GEORGES N. (1920-2018)
- Écrit par Michel VÉRON
- 1 450 mots
- 1 média
Georges Nissim Cohen, né le 25 mars 1920 à Constantinople (Istanbul auj.), est issu d’une famille juive grecque. Il arrive à Paris avec sa famille dès l’âge d’un an et est naturalisé français en 1930. En 1933, à la suite de la crise économique, ses parents quittent la France pour Athènes où il fréquente...
- Afficher les 17 références