INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE
Même si l’idée d’un rapport dynamique entre l’intelligence et les émotions existait déjà dans la littérature, le psychologue américain Daniel Goleman a popularisé la notion d’intelligence émotionnelle à la fin du xxe siècle dans le monde de la recherche mais également dans de nombreuses sphères de la société (monde du travail ou du développement personnel). L’idée selon laquelle les compétences émotionnelles sont une dimension de l’intelligence précède cependant le concept d’intelligence émotionnelle. Dans une perspective de modélisation, le scientifique américain Marvin Minsky soulignait par exemple dans son ouvrage La Société de l’esprit (1985) le rôle central des émotions dans l’intelligence en expliquant que « la question n’est pas de savoir si des machines intelligentes peuvent avoir des émotions, mais de savoir si des machines peuvent être intelligentes sans émotions ».
L’intérêt croissant pour l’intelligence émotionnelle a fortement stimulé la création de tests psychométriques censés mesurer le quotient émotionnel (QE), en complément ou à la place du quotient intellectuel (QI). Les approches scientifiques ne valident en général pas cette opposition entre le QE et le QI. La notion de « compétences émotionnelles » fait l’objet de nombreuses recherches et de tests dont l’objectif est de mesurer comment ces compétences se développent. Parmi les plus étudiées, on relève : la compréhension des émotions, de leurs causes et de leurs conséquences ; la reconnaissance de ses propres émotions, y compris la capacité à les catégoriser ; la reconnaissance des émotions d’autrui, parfois associée à des capacités empathiques ; la capacité à ressentir des émotions appropriées aux situations, à la fois en qualité et en intensité ; l’apprentissage de la valeur émotionnelle de nouvelles situations ; la régulation de ses propres émotions ; la gestion des émotions d’autrui, par exemple en groupe. Même si certains auteurs considèrent que les compétences émotionnelles seraient de l’ordre de traits du tempérament ou de la personnalité, d’autres auteurs considèrent chaque compétence comme susceptible d’évoluer. Liés à cette approche, des programmes d’entraînement dont l’objectif est de développer les compétences émotionnelles des enfants ou des adultes ont été créés.
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Écrit par
- David SANDER : professeur à l'université de Genève, directeur du Centre interfacultaire en sciences affectives, Genève (Suisse)
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