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INTERACTIONS, écologie

Une variété d'interactions

Il n'y a pas que des relations de prédation entre les espèces. Ce concept de compétition – le premier à être découvert parce que le plus visible (le principe d'exclusion compétitive se trouve en germe dans L'Origine des espècesde Darwin) – doit être intégré dans une vision plus large. En effet, la compétition n'est plus considérée comme la seule force agissante en biologie, étant de plus en plus associée à la coopération. Les interactions interspécifiques ne constituent plus seulement une lutte de tous contre tous ; elles sont beaucoup plus variées et impliquent plus de réciprocité qu'on le croyait.

–  Dans la relation de commensalisme, l'hôte ne tire (en principe) aucun bénéfice de l'organisme auquel il offre le gîte et le couvert. Ainsi les épiphytes – comme les lianes, les lichens et les orchidées – s'appuient simplement sur d'autres végétaux.

–  Dans la relation de mutualisme, les deux partenaires tirent un bénéfice réciproque de leur association, chacun pouvant encore mener une vie indépendante, comme les insectes pollinisateurs ou les poissons et oiseaux nettoyeurs. Par exemple, pour faire transporter leurs sacs polliniques, bien des orchidées d'Amérique tropicale disposent de leur espèce propre d'hyménoptère pollinisateur, une abeille solitaire. Elles parviennent à leurrer le mâle en imitant les colorations, la forme, le contact et l'odeur de la femelle avec laquelle il croit s'accoupler.

–  Dans la symbiose, l'association entre les espèces est obligatoire et les bénéfices sont réciproques. Les lichens sont, par exemple, des associations symbiotiques d'une algue et d'un champignon. La première apporte la chlorophylle, donc assure l'alimentation ; le second permet la conquête du milieu terrestre, en particulier la colonisation de la roche nue, grâce à sa capacité à désagréger les réseaux cristallins.

–  Dans le parasitisme, une des deux espèces seulement tire un avantage sans apporter de contrepartie. Ce système sans réciprocité, comparable au système prédateur-proie, est cependant dynamique. De même que le loup a dû développer son aptitude à la course ou à la chasse en meute pour attraper les ongulés, hôtes et parasites se sont lancés dans une « course aux armements ». Les parasites doivent, pour survivre, rencontrer leurs hôtes, se nourrir et se reproduire à leurs dépens, ceci alors que ces derniers essaient d'échapper à cet agent pathogène par des mécanismes de défense de plus en plus sophistiqués. Cet éclairage évolutif renouvelle même les sciences de la santé qui, paradoxalement, peuvent être considérées comme des branches de la parasitologie ou de l'écologie, l'hygiène consistant à éviter la contamination par les microbes pathogènes et la thérapeutique étant le moyen trouvé par l'homme pour augmenter ses défenses naturelles. Certains cycles de parasites sont si extraordinairement complexes qu'ils paraissent improbables mais, leur survie suffit à démontrer le succès de leurs stratégies alambiquées.

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