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INTERDICTION DES FARINES D'ORIGINE ANIMALE

Le 14 novembre 2000, le gouvernement français interdit l'utilisation de farines animales dans l'alimentation de toutes les espèces animales. Cette décision est étendue à toute l'Europe le 4 décembre 2000.

Ces interdictions étaient la dernière étape d'un processus mis en œuvre dans les différents pays de l'Union européenne depuis que, en 1986, les vétérinaires britanniques avaient identifié la maladie dite de la « vache folle ». Celle-ci est une maladie très proche de celle qui est connue depuis longtemps chez les ovins (tremblante) et chez l'homme, sous le nom de maladie de Creutzfeldt-Jakob ou de kuru.

La maladie a connu une expansion spectaculaire jusqu'en 1994, en Grande-Bretagne et dans de nombreux autres États, puis a décliné. On ne connaît plus de cas depuis 2005. En raison de cette extension rapide de l'encéphalite spongiforme (nom savant de la maladie) à plusieurs autres espèces animales d'élevage, on a très vite accusé les farines d'origine animale, insuffisamment chauffées, de transmettre l'agent responsable de la maladie : les prions. Les restrictions successives d'emploi de ces farines, l'abattage des animaux malades et leur incinération ont sans doute permis la disparition de la maladie dans les troupeaux. En outre, le passage des prions de l'animal à l'homme, noté pour la première fois en 1993, a provoqué l'interdiction, jusqu'en 2002, de l'importation de viande originaire des îles Britanniques, foyer principal de l'épidémie.

On doit enfin souligner que la seule décision d'abaisser de 130 0C à 70 0C la température de chauffage des farines animales (décision prise en 1981) a suffi pour déclencher une crise vétérinaire, économique et sanitaire sans précédent.

— Gabriel GACHELIN

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

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