INTERNET DES OBJETS
Opportunités et risques liés à l’Internet des objets
L'Internet des objets, en accumulant les informations sur les personnes, les objets et les infrastructures, offre des opportunités pour progresser dans la gestion de processus à diverses échelles, allant du contrôle automatisé des villes à la conduite de sa propre vie. Une nouvelle science des données développée sur cette base aura des conséquences importantes sur notre compréhension des problèmes et la qualité de nos décisions.
La transformation des objets en dispositifs connectés comporte néanmoins un certain nombre de risques. Comme tout système informatique, certains objets peuvent ainsi être piratés ou, tout simplement, cesser de fonctionner pour une raison logicielle. On peut ainsi, dans certains cas, perdre le contrôle non plus d’un ordinateur portable ou d’un téléphone, mais d’une voiture ou de la porte de son habitation. De même, des actes de malveillance pourraient bloquer le fonctionnement des industries ou de villes entières.
Les données recueillies par les objets connectés sont le plus souvent stockées sur des serveurs distants qui ne sont pas sous le contrôle direct des usagers ou parfois même des institutions. Pour les entreprises, cela peut représenter des risques industriels. Du point de vue personnel, cette décentralisation pose des questions sur la protection de la vie privée, en particulier concernant le profilage fin des comportements pour des objectifs commerciaux ou politiques. Étant donné le caractère décentralisé et omniprésent de l'Internet des objets, les utilisateurs ne sont pas forcément conscients de la manière dont les données de leurs comportements sont mesurées, stockées et analysées. Dans de nombreux cas, ils ne sont plus les utilisateurs d'une infrastructure mais seulement de simples entités suivies par des systèmes logistiques.
L’Internet des objets est ainsi intrinsèquement porteur du risque d’une évolution vers une société de contrôle et de surveillance. Il faut néanmoins rappeler que, dans la pratique, certaines données récoltées sont partagées spontanément par les utilisateurs ou mises en ligne en accès ouvert par les institutions dans l'espoir que des dynamiques collectives vertueuses puissent être mises en place.
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Écrit par
- Frédéric KAPLAN : professeur, directeur du Digital humanities institute à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse)
Classification
Média