INTERVENTION SOVIÉTIQUE EN AFGHANISTAN
Décidée à soutenir un gouvernement communiste luttant contre une guérilla d'inspiration musulmane, dans un pays frontalier qu'elle juge indispensable à sa sécurité, mais aussi inquiète devant la vague islamique qui vient de l'emporter en Iran, l'Union soviétique tire prétexte du traité soviéto-afghan de 1978 pour envoyer, un an plus tard, un corps expéditionnaire qui occupe bientôt la capitale, Kaboul, et les axes stratégiques afghans. Mais cette opération se transforme vite en une déconfiture militaire et diplomatique. Condamnée par l'O.N.U., puis par les pays musulmans (janvier 1980), l'U.R.S.S. subit de lourdes mesures de rétorsion (embargo américain sur les ventes de céréales et d'équipements de technologie, boycottage des jeux Olympiques de Moscou de 1980), perd définitivement les derniers restes de son image progressiste, pacifiste et tiers-mondiste et, surtout, voit sa puissante armée tenue en échec, à l'image de celle des États-Unis au Vietnam, par une guérilla sous-équipée. L'intervention soviétique offre aux Américains, qui soutiennent les moudjahidines, la possibilité de renforcer leur présence militaire et diplomatique en Asie, en se rapprochant notamment de la Chine. La durée (dix ans) de cette intervention et son coût épuisent en outre économiquement et moralement l'Union soviétique et contribuent à son proche effondrement.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Vincent GOURDON : agrégé et docteur en histoire, chercheur au C.N.R.S.
Classification
Média