INTESTIN, pathologie
Examens médicaux et bilan clinique
L'intestin, organe long et replié sur lui-même, caché derrière les muscles de la paroi abdominale, n'est pas facile à explorer. Certes, les symptômes ressentis par le malade constituent un premier élément d'avertissement et d'information ; mais il faut toujours compléter cette approche, soit par un examen radiographique, soit par diverses recherches microscopiques ou biochimiques, soit par une observation directe à l'aide des techniques endoscopiques.
L'examen radiographique
Depuis l'invention de la radiographie médicale, on pratique l'examen du colon par le lavement baryté. Cette technique, qui a rendu de grands services, est aujourd'hui dépassée par les possibilités de l'examen endoscopique : la coloscopie. Par contre, dans les maladies de l'intestin grêle, le transit baryté garde toute son utilité.
L'examen endoscopique
Rien ne traduit mieux le lien qui unit le progrès de la médecine aux progrès des techniques que l'évolution de l' endoscopie digestive.
Depuis une cinquantaine d'années, on pratique la rectoscopie : la vision directe des lésions de la muqueuse rectale grâce à un tube métallique de 2 cm de diamètre introduit par l'anus. Toutes les rectites, toutes les tumeurs bénignes ou malignes du rectum ont pu être observées grâce au rectoscope ; on peut prélever des fragments de muqueuse (biopsies) que l'on fait examiner par les spécialistes de l'anatomopathologie. Mais cette technique limite l'observation aux 25 ou 30 derniers centimètres du rectum et du côlon sigmoïde.
À partir de 1970, on s'est mis à employer, pour examiner le côlon, des coloscopes à fibres de verre. Il s'agit d'une gaine de un centimètre de diamètre et de 140 cm de long remplie de fibres de verre rangées parallèlement les unes aux autres, fibres assez souples pour se prêter à un certain nombre de mouvements et de coudures, assez homogènes et fines pour transmettre à une extrémité une image correcte de ce qui se trouve en face de l'autre extrémité. Cet appareil s'est perfectionné à tel point qu'il permet de voir des lésions de petite taille que ne voit pas la radiographie. Il a toujours l'avantage de permettre la biopsie et de consulter l'anatomopathologiste. Enfin, le coloscope est opérateur, c'est-à-dire qu'à l'aide de cet appareil, le médecin peut enlever des polypes d'une taille parfois assez importante (3 cm de diamètre). Cet examen se pratique le plus souvent sous le couvert d'une très courte anesthésie.
Une constipation ou une diarrhée (surtout si les selles sont légèrement sanglantes) chez un sujet âgé d'une cinquantaine d'années impose un examen très minutieux en vue de rechercher une tumeur du côlon ou du rectum. On découvre le plus souvent un polype, voire plusieurs. Ces polypes sont des adénomes bénins c'est-à-dire qu'ils correspondent au développement de cellules normales. Ce n'est qu'une fois sur dix environ que ce polype correspond au début d'un cancer. À ce stade, ces polypes sont le plus souvent enlevés, sans chirurgie, avec le coloscope. Par ailleurs, même développé, le cancer du côlon figure parmi les « bons cancers », plus de 50 p. 100 des cas étant actuellement complètement curables.
Dans la diverticulite, qui atteint le sujet âgé, on observe que la paroi du côlon (sigmoïde surtout) présente de nombreuses petites évaginations de la muqueuse de l'intestin comme de petites bulles disposées sur les bords du colon. Cette maladie, dont la fréquence augmente avec l'âge, est sans gravité. La coloscopie permet de suivre de près l'évolution de deux curieuses maladies. La première est la maladie de Crohn, qui siège sur la partie terminale de l'intestin grêle (l'iléon) et le côlon. La lésion caractéristique[...]
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Écrit par
- Jean-Jacques BERNIER : docteur en médecine, professeur de clinique gastroentérologique, directeur de l'unité de recherche I.N.S.E.R.M. U54
Classification
Média
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