INTOXICATIONS
L' introduction dans un organisme vivant d'une substance étrangère peut entraîner des conséquences graves, irréversibles ou non, pouvant même mettre en danger la vie de l'organisme. Le mot « toxique » vient du mot grec toxos signifiant arc, probablement en référence aux poisons de flèches utilisés au cours de la chasse par les populations primitives.
On peut affirmer qu'un aliment et un médicament peuvent devenir, dans certaines conditions, un poison. La plupart des médicaments réellement actifs possèdent en effet, lorsqu'ils sont administrés en quantités excessives, une action nocive ou même toxique. D'une façon très générale, la dose – c'est-à-dire la quantité de substance qui pénètre dans l'organisme – conditionne les phénomènes observés. La manière d'exprimer cette dose peut varier selon les voies d'administration et selon les auteurs. C'est ainsi que l'on exprimera la dose administrée par voie orale ou par voie parentérale en grammes ou sous-multiples du gramme par individu, en grammes par kilogramme de poids ou de surface corporelle ; pour les substances pénétrant dans l'organisme par voie pulmonaire, on s'exprimera en termes de concentration, par exemple en p.p.m. (parties pour mille).
On étudiera ici les intoxications par des poisons exogènes à l'organisme. Les intoxications par des substances produites dans l'organisme, soit par des micro-organismes vivants, soit par l'organisme lui-même, font l'objet d'autres articles (toxines, fatigue, foie, rein...).
Classification
Intoxications volontaires
Les substances toxiques sont utilisées par certains désespérés décidés à mettre fin à leur vie. On ne peut cependant dresser la liste exhaustive des produits utilisés dans un but d'autodestruction. Quelques-uns en sont venus à ingérer de l'acide sulfurique, de la soude caustique voire des produits ménagers. Les sujets atteints de dépression mélancolique, et traités par des médicaments antidépresseurs, passent, au cours de leur amélioration, par une phase où les tendances suicidaires peuvent être menées à leur terme en raison de la suppression de la tendance asthénique qui permet alors un passage à l'acte. Ces malades tentent de se suicider avec ce qu'ils ont sous la main, c'est-à-dire les médicaments antidépresseurs qui leur ont été prescrits (imipramine, désipramine, nortriptyline, etc.). Mais les barbituriques, en tant qu'hypnotiques encore plus employés par les candidats au suicide.
Intoxications criminelles
Le poison est moins utilisé qu'autrefois comme instrument de crime. Les progrès de la chimie analytique permettent de le détecter à coup sûr, ce qui dissuade les criminels. L'arsenic d'autrefois (en réalité anhydride arsénieux, arsénites et arséniates) est parfois choisi dans les régions rurales qui disposent assez facilement de préparations à base d'arsenic (pesticide banal) pour usage professionnel. Le goût souvent très désagréable des nombreux poisons et la législation des produits pharmaceutiques limitent cependant les possibilités des empoisonneurs. Mais l'imagination des criminels conduit à l'emploi des substances les plus variées.
Rentrent également dans ce groupe les armes chimiques : les substances toxiques à usage individuel (ex. le mortel acide cyanhydrique) ou collectif comme les gaz de combat, les incapacitants et les irritants, les agents chimiques binaires, substances dont la toxicité organique est variable, mais qui sont capables d'agir sur le psychisme et d'entraîner ainsi une modification du comportement qui ôte aux combattants l'envie ou la possibilité de poursuivre efficacement la lutte.
Intoxications accidentelles
Dans le très vaste chapitre des intoxications accidentelles, il importe de distinguer les intoxications thérapeutiques, domestiques,[...]
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Écrit par
- Jacques-Robert BOISSIER : professeur à la faculté de médecine de Paris
- Claude PIVA : docteur en pharmacie.
Classification
Médias
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