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INVASION DES HÉRULES EN GRÈCE

Après les deux siècles et demi de paix et de prospérité languide qu'avaient connus les cités grecques sous l'Empire romain, l'invasion navale des Hérules en mer Égée les réveille en sursaut. Ces Germains, qui ont traversé l'Europe orientale de la Baltique à l'Ukraine, écument la mer Noire, franchissent les détroits et se répandent en mer Égée. Avant d'être repoussés, puis anéantis à la bataille de Naissus (Nisch, en Serbie) par l'empereur Claude II, ils seront descendus jusque dans le Péloponnèse (Corinthe, Argos, Sparte) et auront poussé jusqu'à Rhodes (269). Les dégâts matériels qu'ils causent aux villes grecques sont considérables et irréversibles, car la crise politique et financière que connaît l'Empire depuis la dynastie des Sévères (193-235) interdit de les réparer : c'est un coup dont la civilisation urbaine qui s'est épanouie dans les cités grecques depuis l'archaïsme ne se remettra pas. On le voit bien à Athènes (267), où la plupart des monuments de la ville basse sont saccagés ou endommagés et le Parthénon peut-être incendié ; la ville se recroqueville derrière un rempart constitué des débris des bâtiments détruits et abandonne même son centre classique, l'agora.

— Bernard HOLTZMANN

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Écrit par

  • : ancien membre de l'École française d'Athènes, professeur émérite d'archéologie grecque à l'université de Paris-X-Nanterre

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