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INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS

Depuis le milieu des années 1980, on assiste à une « institutionnalisation » croissante de l'épargne des ménages. Cette dernière est, en effet, dans une proportion de plus en plus grande, collectée et gérée par des investisseurs institutionnels, c'est-à-dire des intermédiaires financiers non bancaires : O.P.C.V.M. (organismes de placement collectif en valeurs mobilières, regroupant les sociétés d'investissement à capital variable [sicav] et les fonds communs de placements [F.C.P.]), sociétés d'assurance, fonds de pension.

Par le volume d'épargne gérée, ces agents représentent des acteurs prépondérants sur les marchés internationaux de capitaux. L'épargne confiée aux investisseurs institutionnels a poursuivi son essor tout au long des années 1990-2010. Son encours a pratiquement triplé depuis le milieu des années 1990, pour atteindre, plus de 71 000 milliards de dollars en 2010.

Parmi les pays de l’O.C.D.E., c'est aux États-Unis, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas que ces organismes de gestion d'épargne collective sont les plus représentés. Le volume d'épargne géré au début des années 2000 atteignait pour chacun plus de 200 p. 100 du P.I.B. Aux États-Unis comme au Royaume-Uni, l'importance des fonds de pension s'explique assez naturellement par l'existence d'un régime de retraite fondé principalement sur la capitalisation. Toutefois, le poids des O.P.C.V.M. dépasse aux États-Unis celui des fonds de pension et celui des assurances. Au Royaume-Uni, le marché de l'intermédiation financière est dominé par les assurances dont le poids dépasse celui des fonds de pension, lui-même beaucoup plus important que celui des O.P.C.V.M.

Les investisseurs institutionnels, souvent appelés les « zinzins », ont ainsi renforcé leur rôle, d'une part, sur les marchés financiers internationaux, et d'autre part, dans le gouvernement d'entreprise.

La déréglementation financière, l'évolution favorable de la fiscalité de l'épargne ainsi que l'incertitude pesant sur le financement futur des systèmes de retraite dans les pays de l'O.C.D.E. ont favorisé l'essor des investisseurs institutionnels.

Le poids financier de ces acteurs de la finance internationale, et en particulier des fonds de pension, ainsi que leurs stratégies d'investissement diffèrent significativement selon les pays.

Les fonds de pension, qui se sont développés dans le monde entier, ont pour objectif de participer au financement des retraites des ménages. Ils perçoivent des cotisations salariales et/ou patronales, les gèrent par capitalisation, et versent des prestations à leurs affiliés sous forme de rente ou de capital. On constate qu'au Royaume-Uni et aux États-Unis, pays où les fonds de pension ont été institués dès la fin du xixe siècle, la richesse financière de ces institutions a atteint des niveaux particulièrement élevés. Au Royaume-Uni, les actifs des fonds de pension s'élevaient, en 2012, à plus de 1 800 milliards de dollars (soit 88 p. 100 du P.I.B.), contre moins de 10 milliards de dollars en 1962 (14 p. 100 du P.I.B.). Des évolutions identiques s'observent aux États-Unis où les fonds de pension américains sont devenus, depuis le début des années 1980, des opérateurs financiers majeurs. Leur richesse financière, estimée en 2011 à 10 600 milliards de dollars, représente 70 p. 100 du P.I.B., contre 13 p. 100 en 1962.

Dans la plupart des pays d'Europe continentale, où la protection sociale et l'assurance-vieillesse publique sont importantes, le poids financier des fonds de pension est relativement faible, et ce particulièrement en France où ce sont surtout les O.P.C.V.M. et les sociétés d'assurance qui sont développés. Au Japon, les investisseurs institutionnels sont surtout représentés par les sociétés d'assurance. Quoi qu'il en soit,[...]

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