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IRAK

Nom officiel

République d'Irak (IQ)

    Chef de l'État

    Abdel Latif Rachid (depuis le 13 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Mohamed Chia al-Soudani (depuis le 27 octobre 2022)

        Capitale

        Bagdad

          Langues officielles

          Arabe, kurde

            Unité monétaire

            Dinar irakien (IQD)

              Population (estim.) 44 528 000 (2024)
                Superficie 435 052 km²

                  L'instauration de la République (1958-1968)

                  La révolution du 14 juillet 1958

                  Fayçal II, roi d'Irak, C. Beaton - crédits : Hulton-Deutsch/ Corbis Historical/ Getty Images

                  Fayçal II, roi d'Irak, C. Beaton

                  Sous la couronne hāchémite, la situation intérieure de l'Irak a considérablement évolué, entraînant une modification sensible du rapport des forces politiques : le pouvoir n'appartient pas au roi – Fayçal II a atteint sa majorité le 2 mai 1953 – mais toujours au régent Abdulillah et surtout à Nouri Pacha Saïd. Le Parlement, docile, est neutralisé, les gouvernements se succèdent les uns aux autres (58 cabinets entre le 23 août 1921 et le 14 juillet 1958 !) et une haute bourgeoisie sunnite domine les affaires. L'armée, qu'inspire un vif sentiment nationaliste, est mise à contribution, souvent contre son gré, pour maintenir l'ordre et se prépare lentement, dans l'ombre, à intervenir, comme elle l'a déjà fait. Enfin le peuple, qui suit avec beaucoup d'attention ce qui se passe dans les autres pays arabes, notamment en Égypte dont la révolution nassérienne de juillet 1952 sert de référence à de nombreux discours révolutionnaires, se reconnaît d'autant moins dans ses dirigeants que cette monarchie hāchémite lui semble doublement illégitime : elle est venue de l'extérieur et elle a été imposée par les Britanniques.

                  Depuis le début des années cinquante, une opposition s'est donc cristallisée autour de deux revendications : le refus des méthodes brutales de l'équipe Abdulillah-Nouri Saïd, et le rejet nationaliste de la collaboration de l'Irak avec les puissances occidentales. Ce dernier thème, alimenté par la défaite des armées arabes en Palestine en 1948-1949, est devenu plus important encore à la suite de la participation de Bagdad au pacte de 1955 qui porte son nom. On voit en effet dans cette construction une volonté américaine de contrecarrer l'influence croissante en Orient d'une Égypte nassérienne qui s'ouvre à l'Union soviétique, et donc de faire obstacle à l'expression de ce renouveau du nationalisme arabe incarné désormais par Gamal Abdel Nasser.

                  Création de la République arabe unie, 1958 - crédits : The Image Bank

                  Création de la République arabe unie, 1958

                  C'est naturellement au sein de l'armée que le mouvement est le plus actif, car celle-ci représente la seule force organisée du pays capable de recueillir l'approbation des masses populaires. Depuis 1952 déjà, quelques officiers songent au coup d'État (échec d'un complot en 1955). En janvier 1956, un groupe secret se forme et prend le nom d'« officiers libres », à l'instar des auteurs du coup d'État égyptien. Un comité supérieur d'une quinzaine d'officiers est constitué avec, à sa tête, le brigadier Abdel Karim Kassem. Entre 1956 et 1958, alors que les rangs de l'organisation clandestine se confortent, quatre tentatives de prise de pouvoir sont préparées. Des raisons d'ordre pratique et surtout des divergences d'ordre politique (l'Irak « nouveau » devra-t-il rejoindre la République arabe unie – R.A.U. – constituée le 1er février 1958 par l'Égypte et la Syrie ?) entraînent l'ajournement des projets. Mais la décision d'associer l'Irak et la Jordanie, le 14 février 1958, dans une même confédération – l'Union arabe – précipite les événements.

                  L'opportunité du déclenchement de la révolution se présente lorsque Nouri Saïd, suivant les accords fédératifs, ordonne l'envoi d'unités militaires au secours du trône menacé du roi Hussein de Jordanie. La 20e brigade, commandée par le brigadier Haqqi, secondé par le colonel Abdel Salam Aref, un « officier libre », fait mouvement et opère sa jonction, le 13 juillet dans la nuit, avec la 19e, commandée par le brigadier Kassem. Mais au lieu de prendre le chemin d'Amman, les troupes investissent Bagdad où la population, prévenue, se trouve dans la rue. Le roi Fayçal II et son oncle Abdulillah, surpris dans le palais Ribah, sont abattus.[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en science politique, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, consultante Irak
                  • : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • : docteur en sociologie politique des relations internationales
                  • : professeur de lettres
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Irak : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : carte physique

                  Irak : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : drapeau

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate - crédits : N. Wheeler

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate

                  Autres références

                  • IRAK, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ‘ABBĀSIDES

                    • Écrit par
                    • 2 088 mots
                    • 4 médias
                    Le pouvoir central ‘abbāside se déplaça de Syrie en Irak et y prit pour capitale Bagdad, ville neuve, fondée en 762.
                  • ABBASSIDES - (repères chronologiques)

                    • Écrit par
                    • 420 mots

                    750 Une révolution soutenue par les clients persans de l'empire et par les Alides renverse la dynastie omeyyade de Damas et donne le pouvoir à al-Saffāh, descendant d'al-‘Abbās, oncle de Mahomet : début de la dynastie abbasside.

                    762 Création d'une nouvelle capitale, la ville Ronde...

                  • ARABIE SAOUDITE

                    • Écrit par , et
                    • 25 169 mots
                    • 10 médias
                    ...Gaza. Adopté par un sommet arabe réuni dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban en 1982, le plan sera gelé par le refus israélien et le manque d'enthousiasme américain. Cet échec relatif poussera le royaume à adopter une position de retrait, d'autant que la guerre irako-iranienne aura éclaté.
                  • AREF ABDEL RAHMAN (1916-2007)

                    • Écrit par
                    • 408 mots

                    Sorti de l'école militaire de Bagdad en 1937, Abdel Rahman Aref suit une carrière militaire normale, sans ambition politique. S'il se rallie au complot de 1958, qui instaure la république, c'est que son frère cadet, le colonel Abdel Salam Aref en est une des têtes. Il reste ensuite...

                  • Afficher les 74 références