- 1. Géographie
- 2. La monarchie soutenue par l'Europe
- 3. L'instauration de la République (1958-1968)
- 4. Le Baas au pouvoir (1968-1979)
- 5. Saddam Hussein s'impose (1979-1988)
- 6. Tempêtes sur l'Irak (1989-1993)
- 7. L'impasse des sanctions internationales : une décennie perdue ? (1993-2003)
- 8. La guerre et l'occupation américaine
- 9. La dégénérescence du communautarisme
- 10. Chronologie contemporaine
- 11. Bibliographie
IRAK
Nom officiel | République d'Irak (IQ) |
Chef de l'État | Abdel Latif Rachid (depuis le 13 octobre 2022) |
Chef du gouvernement | Mohamed Chia al-Soudani (depuis le 27 octobre 2022) |
Capitale | Bagdad |
Langues officielles | Arabe, kurde |
Unité monétaire | Dinar irakien (IQD) |
Population (estim.) |
44 528 000 (2024) |
Superficie |
435 052 km²
|
Saddam Hussein s'impose (1979-1988)
Saddam Hussein, président de l'Irak
Né en avril 1937 à Takriti, au nord de Bagdad, Saddam Hussein est issu d'une famille de paysans modestes. Élevé par son oncle maternel, un officier qui sera chassé de l'armée après le soulèvement antibritannique de 1941, il milite dès 1955, comme lycéen, au sein du Baas et participe déjà au coup d'État avorté de 1956. Après avoir fait ainsi ses preuves, il devient membre actif du parti en 1957. En 1959, il est sélectionné avec une dizaine d'autres étudiants pour participer au projet d'assassinat du général Kassem. Blessé au cours de la tentative, condamné à mort par contumace, Saddam Hussein trouve refuge à Damas, où il passe un an et fait connaissance du théoricien du Baas, Michel Aflak. Puis, il va au Caire terminer ses études secondaires (1961) tout en y étant le responsable des étudiants baassistes. Il ne regagne l'Irak qu'en février 1963 lorsque son parti prend part à la prise du pouvoir d'Abdel Salam Aref. L'éviction rapide des baassistes l'oblige à replonger dans la clandestinité. Il devient membre et secrétaire du commandement régional du Baas aux côtés d'Hassan al-Bakr. En août 1964, cerné par la police, il est arrêté et condamné à deux ans de prison.
À sa sortie de cellule, en 1966, Saddam Hussein est élu secrétaire général adjoint du parti et prépare dès lors le coup d'État de juillet 1968. Celui-ci réussi, il reçoit notamment la charge d'organiser les milices (les « brassards verts ») chargées de pourchasser les opposants au nouveau régime, communistes et nassériens. En 1969, il est nommé vice-président du C.C.R., devenant ainsi le « numéro deux » du régime, après Hassan al-Bakr. Il passe pour être l'« homme fort » du système jusqu'au moment où, le 16 juillet 1979, à la suite de la démission du vieux maréchal pour raison de santé, Saddam Hussein regroupe entre ses mains tous les postes clefs du pouvoir en Irak. Il est élu président de la République, secrétaire général adjoint du commandement national du Baas, secrétaire général du commandement régional, et président du C.C.R. Cette prise en main du pays s'accompagne, le 28 juillet 1979, d'une purge sanglante de son entourage (21 exécutions) à la suite d'un « vil complot, fomenté par une bande de traîtres au parti Baas et à la révolution irakienne ». Au nombre des comploteurs figurent Adnan Hussein, devenu vice-Premier ministre et son chef de cabinet à la présidence, et Abdel Khalek Samarrai qui avait été l'un des dirigeants historiques du parti. Cette élimination d'une opposition potentielle provoque la rupture avec la Syrie, accusée d'être l'instigatrice du complot. Mais peut-être annonçait-elle déjà la guerre avec l'Iran, qui commencera quelques mois plus tard, en septembre 1980 ?
Sous la présidence de Saddam Hussein, l'Irak est toujours baassiste, mais le tempérament du nouveau président, volontariste et pragmatique, et son besoin d'affirmer sa puissance à l'intérieur et celle de son pays à l'extérieur donnent rapidement à son pouvoir une forme très personnalisée dont, d'ailleurs, s'accommode parfaitement la très grande majorité de son peuple. Âgé seulement de quarante-deux ans en 1979, l'« homme fort » de l'Irak depuis une décennie déjà, libéré désormais depuis juillet de la supériorité protocolaire d'Hassan al-Bakr (décédé en oct. 1982), et devenu « el-Raïs el-monadel » (le Président combattant), Saddam Hussein va s'employer à bien montrer à tous qu'il est le seul maître de l'ancienne Mésopotamie.
Les grandes ambitions
À la différence du Baas syrien, le Baas irakien n'a pas connu (ou n'a que peu connu) les âpres luttes intestines entre clans rivaux. C'est ainsi[...]
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Écrit par
- Loulouwa AL RACHID : docteur en science politique, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, consultante Irak
- Brigitte DUMORTIER : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Pierre ROSSI : professeur de lettres
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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IRAK, chronologie contemporaine
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