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IRAK

Nom officiel

République d'Irak (IQ)

    Chef de l'État

    Abdel Latif Rachid (depuis le 13 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Mohamed Chia al-Soudani (depuis le 27 octobre 2022)

        Capitale

        Bagdad

          Langues officielles

          Arabe, kurde

            Unité monétaire

            Dinar irakien (IQD)

              Population (estim.) 44 528 000 (2024)
                Superficie 435 052 km²

                  La guerre et l'occupation américaine

                  L'opération « Liberté pour l'Irak » (20 mars-14 avril 2003)

                  Les attentats du 11 septembre 2001 précipitent le changement de régime en Irak. Forts de leur succès en Afghanistan contre le régime des talibans et du soutien à leur guerre contre le terrorisme, les États-Unis décident d'abattre le régime de Saddam Hussein sans l'aval des Nations unies. Un objectif qui se nourrit, chez les idéologues néo-conservateurs de l'administration Bush, d'une forte vision utopique : le changement de régime à Bagdad y est conçu comme le prélude à la démocratisation, par simple effet de contagion, de l'ensemble du Moyen-Orient, et comme une opportunité historique de paix entre Israël et ses voisins arabes.

                  Guerre d'Irak - crédits : Ramzi Haidar / AFP

                  Guerre d'Irak

                  Le 20 mars 2003, dans le cadre d'une guerre éclair baptisée « Liberté pour l'Irak », plus de 150 000 soldats américains et britanniques prennent d'assaut le territoire irakien avec une puissance de feu sans égale (bombardements aériens et avancée terrestre depuis la frontière irako-koweïtienne). Sur fond d'apathie et d'attentisme de la population, ils maîtrisent la résistance de la garde prétorienne du régime et des miliciens du parti, et progressent rapidement vers Bagdad ; la capitale tombe le 9 avril entre les mains des Marines qui mettent à bas la statue du dictateur. Les villes du Nord (Mossoul, Kirkouk) et le fief présidentiel de Tikrit capitulent, respectivement, les 10, 11 et 14 avril. Le pays plonge néanmoins dans le chaos : Saddam Hussein et ses plus proches affidés prennent la fuite ; l'armée irakienne se volatilise, abandonnant ses armes et ses positions ; les administrations publiques cessent de fonctionner et l'Irak tout entier est livré aux pillards.

                  L'Autorité provisoire de la coalition

                  C'est après force hésitations et maladresses que cette vacance du pouvoir est comblée avec la mise en place d'une administration civile dirigée par un diplomate de carrière, l'Américain L. Paul Bremer et comprenant plusieurs milliers de fonctionnaires, essentiellement américains et britanniques. Le 22 mai, la résolution 1483 des Nations unies met fin aux sanctions internationales et donne aux États-Unis et au Royaume-Uni, désormais « puissances occupantes », le contrôle de l'avenir de l'Irak. Avec des accents de proconsul, Paul Bremer gouverne par décrets depuis l'ancien palais de Saddam Hussein au cœur de Bagdad (« zone verte ») et exporte le pétrole irakien dont il alloue les revenus à sa guise. Il ordonne une « dé-baasification » qui, très vite, se transforme en une purge aveugle des administrations publiques et dissout l'ensemble des forces armées irakiennes ainsi que la police. Il peine à restaurer les services de base (eau, électricité) et à enrayer l'insécurité généralisée. Dès l'été de 2003, la coalition fait face à une forte résistance armée qui trouve dans le « triangle sunnite », à l'ouest de la capitale, ses hommes et ses soutiens les plus déterminés : aux anciens baasistes et officiers sunnites exclus de la vie publique et dépossédés de leurs privilèges passés s'ajoutent plusieurs centaines d'islamistes étrangers venus transformer l'ancienne Mésopotamie en nouvelle terre de jihad contre l'Amérique. Aussi, l'occupation se durcit : représailles et raids contre la guérilla se multiplient aliénant davantage la population arabo-sunnite. Le 22 juillet, les deux fils de Saddam Hussein sont pourchassés et éliminés par les soldats américains. Le mois d'août inaugure en revanche le cycle des attentats spectaculaires, visant l'ambassade de Jordanie, le quartier général des Nations unies (dont le représentant spécial, Sergio Vieira de Mello, est tué dans l'explosion) et l'ayatollah Mohammed Baqer Al-Hakim, une grande figure de l'opposition islamiste[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en science politique, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, consultante Irak
                  • : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • : docteur en sociologie politique des relations internationales
                  • : professeur de lettres
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Irak : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : carte physique

                  Irak : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : drapeau

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate - crédits : N. Wheeler

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate

                  Autres références

                  • IRAK, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ‘ABBĀSIDES

                    • Écrit par
                    • 2 088 mots
                    • 4 médias
                    Le pouvoir central ‘abbāside se déplaça de Syrie en Irak et y prit pour capitale Bagdad, ville neuve, fondée en 762.
                  • ABBASSIDES - (repères chronologiques)

                    • Écrit par
                    • 420 mots

                    750 Une révolution soutenue par les clients persans de l'empire et par les Alides renverse la dynastie omeyyade de Damas et donne le pouvoir à al-Saffāh, descendant d'al-‘Abbās, oncle de Mahomet : début de la dynastie abbasside.

                    762 Création d'une nouvelle capitale, la ville Ronde...

                  • ARABIE SAOUDITE

                    • Écrit par , et
                    • 25 169 mots
                    • 10 médias
                    ...Gaza. Adopté par un sommet arabe réuni dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban en 1982, le plan sera gelé par le refus israélien et le manque d'enthousiasme américain. Cet échec relatif poussera le royaume à adopter une position de retrait, d'autant que la guerre irako-iranienne aura éclaté.
                  • AREF ABDEL RAHMAN (1916-2007)

                    • Écrit par
                    • 408 mots

                    Sorti de l'école militaire de Bagdad en 1937, Abdel Rahman Aref suit une carrière militaire normale, sans ambition politique. S'il se rallie au complot de 1958, qui instaure la république, c'est que son frère cadet, le colonel Abdel Salam Aref en est une des têtes. Il reste ensuite...

                  • Afficher les 74 références