IRAN Géographie
Capitale | Téhéran |
Langue officielle | Persan (farsi) |
Unité monétaire | Rial iranien (IRR) |
Population (estim.) |
87 529 000 (2024) |
Superficie |
1 630 848 km²
|
Bazars, métropoles et banlieues
Depuis l'Antiquité, l'Iran a développé un réseau de villes, qui, à partir de la dynastie Seldjoukides (xie siècle), ont prospéré au centre de régions agricoles. Grâce au très prestigieux artisanat du tapis, les commerçants des bazars locaux ont connu une réelle aisance. La sécurité apportée par les Safavides a favorisé la constitution d'un remarquable réseau de caravansérails qui ont permis les échanges et la construction des grands bazars, des mosquées, des écoles religieuses (madrasa), hammams et fontaines qui structurent encore aujourd'hui l'espace central des villes. La fin du commerce caravanier, la centralisation des pouvoirs et l'économie pétrolière ont ensuite provoqué le déclin de nombreuses petites cités jadis prospères, notamment sur le pourtour des déserts (Nā’in, Natanz, Tabas, Khoy), au profit des capitales provinciales, des chefs-lieux de département (shahrestan) et des villes industrielles.
En 2006, 47 p. 100 des Iraniens vivaient dans soixante-quinze villes de plus de 100 000 habitants et 30 p. 100 dans treize mégapoles de plus de 500 000 habitants. Téhéran, capitale depuis la fin du xviiie siècle seulement, s'est vraiment développée à partir des années 1950, quand le pétrole est devenu une ressource contrôlée par le gouvernement central. Avec 12 millions d'habitants, soit 17 p. 100 de la population iranienne, la région urbaine de Téhéran s'est développée à un rythme plus modéré que celui des autres grandes villes du pays, mais elle monopolise l'essentiel de l'activité de haut niveau, avec 50 p. 100 des grandes entreprises, 35 p. 100 du P.I.B., 34 p. 100 des fonctionnaires et 40 p. 100 des étudiants. Téhéran n'est cependant pas une ville cosmopolite : elle n'accueille que quelques milliers d'étrangers et ne dispose ni d'un centre d'affaires, ni de structures d'accueil culturelles ou économiques nécessaires à la capitale moderne d'un grand pays. La plupart des tours résidentielles ou de bureau édifiées depuis 1990 sont en partie inoccupées. En revanche, Dubaï (situé sur l'autre rive du détroit d'Ormuz) est devenu la ville où résident et se rencontrent les responsables économiques et politiques iraniens et étrangers et où sont installées les entreprises internationales travaillant avec l'Iran.
La ville de Téhéran (7 millions d'habitants) s'est construite selon un axe nord-sud entre la ville d'estivage de Tajrish, au pied de l'Alborz, et Rey, aux marges du désert. Le plan d'urbanisme de 1966, qui prévoyait l'extension de la ville vers l'ouest le long du piémont, n'a pas été mis en œuvre, en dehors de la zone industrielle Téhéran-Karaj. La conséquence de la politique de limitation démographique de la capitale fut le développement incontrôlé d'une vaste zone de banlieue. Karaj, qui n'était qu'une bourgade de 50 000 habitants en 1966, a dépassé Chiraz en 2006 (1,4 million d'habitants). Dans la zone agricole au sud de la capitale, Eslāmshahr, qui n'existait pas en 1980, est devenue une préfecture de 300 000 habitants. Désormais, 35 p. 100 des Téhéranais vivent dans ces banlieues nouvelles, mal équipées et en croissance rapide (7,7 p. 100 par an), tandis que les arrondissements du centre-ville se vident pour laisser la place aux commerces et services. Malgré un site de grande qualité au pied de la montagne, l'urbanisme et l'architecture de Téhéran sont d'une rare médiocrité et peu adaptés aux risques sismiques. Le métro, commencé en 1974, n'a que deux lignes, la priorité ayant été donnée à un réseau d'autoroutes qui génère une pollution mal contrôlée.
Les capitales régionales et les villes de province ont connu un développement rapide à partir de 1970.[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Bernard HOURCADE : directeur de recherche au CNRS
Classification
Médias
Autres références
-
BRĀHUĪ
- Écrit par Jean-Charles BLANC
- 835 mots
Confédération tribale dont l'effectif était évalué à plus de 270 000 en 1960, les Brāhuī (ou Brahoui) vivent principalement au Pakistan, dans la province du Baloutchistan, en territoire montagneux, mais aussi en Afghanistan (au sud) et en Iran (dans le Sistan et Baloutchistan)....
-
PROCHE ET MOYEN-ORIENT CONTEMPORAIN
- Écrit par Nadine PICAUDOU et Aude SIGNOLES
- 21 426 mots
- 22 médias
L'Iran voit son rôle renforcé par la « disparition » de ses deux frères ennemis, l'Afghanistan des talibans et l'Irak de Saddam Hussein. Le président Ahmadinejad, arrivé au pouvoir en 2005 et réélu de manière contestée en 2009, se lance dans une politique étrangère active en direction du Moyen-Orient... -
YÉMEN
- Écrit par Laurent BONNEFOY , André BOURGEY , Serge CLEUZIOU et Encyclopædia Universalis
- 14 262 mots
- 13 médias
...Saoudite. L’objectif affiché est restaurer le pouvoir de Hadi, mais aussi d’anéantir le mouvement houthiste, accusé d’être la tête de pont des intérêts iraniens dans la région. L’offensive militaire génère une crise humanitaire sans précédent, entraîne la destruction des rares infrastructures et appuie...