IRAN Géographie
Capitale | Téhéran |
Langue officielle | Persan (farsi) |
Unité monétaire | Rial iranien (IRR) |
Population (estim.) |
87 529 000 (2024) |
Superficie |
1 630 848 km²
|
Rente pétrolière et mal-développement
L'Iran est le quatrième producteur et exportateur mondial de pétrole. Au cours du xxe siècle, la rente pétrolière a permis la construction d'infrastructures de qualité (routes, voies ferrées, aéroports, électrification, hôpitaux, écoles) et la mise en place d'une administration centralisée qui contrôle bien le pays (Organisation du plan et du budget, police) et d'une industrie qui satisfait les besoins de base du pays. En revanche, les exportations industrielles de l'Iran sont presque nulles et le pétrole représente toujours 90 p. 100 des exportations et 70 p. 100 des recettes budgétaires du pays. L'isolement politique de la République islamique depuis 1979 a placé le pays en marge de l'économie mondiale.
La production de pétrole a dépassé 250 millions de tonnes de 1974 à 1978, pour tomber à 65 millions en 1980, par l'effet combiné de la Révolution islamique et de la guerre. Faute d'investissements, la capacité de production atteint difficilement 4 millions de barils par jour et tend à baisser, alors que la consommation intérieure augmente et que l'Iran doit importer 40 p. 100 de ses besoins en essence. La Société nationale iranienne des pétroles a le monopole des activités pétrolières et emploie les entreprises étrangères comme sous-traitants, alors que celles-ci avaient jadis une place dominante dans le cadre du Consortium créé en 1954 pour exploiter le pétrole iranien. Les champs pétroliers sont tous situés dans le sud-ouest du pays, dans la plaine du Khouzistān (Ahwāz, Marun, Masjed-Soleymān), sur les premiers contreforts du Zāgros (Agha Jāri, Gachsarān) et, de plus en plus, offshore (Sirri, Lavan).
L'Iran possède également les deuxièmes réserves du monde de gaz naturel et notamment le gisement exceptionnel offshore de South Pars (frontalier avec le Qatar où il est appelé North Dome). La production (85 milliards de mètres cubes au milieu des années 2000) est en totalité consommée pour les besoins domestiques et industriels du pays. Depuis 1983, l'Iran n'exporte plus de gaz vers la Russie par le gazoduc I.G.A.T. construit en 1975, et les projets d'exportation vers la Turquie, l'Arménie, la Chine, l'Inde et le Pakistan sont soumis à la réalisation d'un ambitieux programme d'exploitation, de raffinage et de gazoducs ralenti notamment par l'embargo américain. La nécessité d'injecter du gaz dans les puits de pétrole impose également une limitation aux futures capacités d'exportation de l'Iran.
La guerre Irak-Iran a détruit la raffinerie d'Abadan, qui fut longtemps la plus grande du monde. Le cœur de l'industrie pétrolière iranienne est le port de Bandar-Khomeyni (au fond du golfe Persique) et surtout le terminal de l'île de Kharg, qui fonctionne depuis 1960 et par où est exporté 90 p. 100 du pétrole brut iranien. Les nouvelles régions pétrolières et gazières sont situées plus à l'est, avec la réalisation, depuis 1995, d'un « boulevard » pétrochimique sur plus de 100 kilomètres entre Kangān et Bandar-Lengeh, destiné notamment au traitement du gaz de South Pars (extraction, raffinage, récupération et exportation directe des condensats, liquéfaction et exportation, chimie de base). La première unité de production, réalisée par Total, fonctionne depuis 2002 à Assaluyeh. Bandar-Abbas a vocation à devenir le principal port pétrolier du pays, notamment pour les importations de produits raffinés. L'Iran est doté d'un réseau très dense de gazoducs (20 400 km) et d'oléoducs de produits bruts et raffinés qui dessert les raffineries (Téhéran, Tabriz, Arak, Ispahan) et les villes de l'ensemble du pays. Si le pétrole et le gaz occupent une place écrasante dans l'économie iranienne, ils restent peu visibles dans le paysage, car les activités sont concentrées dans le sud-est du pays et n'emploient que 5 p. 100 de la[...]
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Écrit par
- Bernard HOURCADE : directeur de recherche au CNRS
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Médias
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