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IRAN Histoire et politique

Nom officiel

République islamique d'Iran (IR)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Mohammad Mokhber (par intérim depuis le 20 mai 2024)

      Autorité politique et religieuse suprême

      Guide de la révolution : Ali Khamenei (depuis le 4 juin 1989)

        Capitale

        Téhéran

          Langue officielle

          Persan (farsi)

            L'histoire moderne de l'Iran, vieil empire multiethnique, devenu au fil du xxe siècle (sous la dynastie pahlavi puis sous la République islamique) un État-nation centralisé, présente quelques constantes remarquables.

            Les relations de domination puis de rejet des puissances étrangères ont rythmé les étapes de l'évolution de ce pays, fier de sa singularité et de son indépendance et qui n'a jamais été colonisé. La domination de la Grande-Bretagne et de la Russie, dès la seconde moitié du xixe siècle, a entraîné des mouvements de protestation puis, au début du xxe siècle, une révolution constitutionnelle (1905-1911) originale. C'est encore contre la Grande-Bretagne et sa mainmise sur les richesses pétrolières que la population se révolta sous l'égide de Mossadegh, alors Premier ministre, au début des années 1950 ; les Américains ayant pris le relais des Britanniques, ils devinrent la cible de ces protestations qui atteignirent leur paroxysme lors de la révolution de 1979.

            Une seconde constante de l'histoire politique de l'Iran est la place singulière qu'y tient le clergé shi’ite, force traditionnelle de cristallisation des mécontentements et volontiers contestataire des pouvoirs établis, pour des raisons doctrinales propres à ce courant de l'islam. La revendication de la gestion directe des affaires politiques, sous la forme du velāyat-e faghih (« la souveraineté du docte »), est cependant une innovation de la République islamique et de son promoteur, l'ayatollah Khomeyni, innovation qui a profondément bouleversé le paysage politique régional et international.

            Une troisième constante, depuis plus d'un siècle, est le balancement entre soubresauts démocratiques et autoritarisme brutal, que traduit, dans le langage quotidien, l'opposition entre mellat (le peuple et ses aspirations) et dowlat (le gouvernement et ses pratiques). À de courts moments de liberté d'opinion et d'expression (révolution constitutionnelle, mossadeghisme, premiers mois de la révolution de 1978-1979) ont régulièrement succédé coups d'État ou répression.

            Encerclé, au début du xxie siècle, par deux pays occupés et en guerre (l'Irak et l'Afghanistan), l'Iran demeure la grande puissance de la région, assurée de la stabilité de ses frontières, exerçant une forte influence sur les pays d'Asie centrale qui faisaient autrefois partie de son empire et sur un « croissant shi’ite » qui s'étend du golfe au Liban en passant par l'Irak. Mais, depuis les événements révolutionnaires, l'Iran tend aussi à s'ériger en référence centrale pour le monde musulman, voire en puissance mondiale, orchestrant un front du refus, position affirmée avec plus ou moins de véhémence selon les conjonctures électorales et internationales.

            Iran : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Iran : carte administrative

            Iran : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Iran : drapeau

            La monarchie iranienne

            La situation géographique de l'Iran entre le Proche-Orient et l'Inde d'une part, entre l'océan Indien et la Russie d'autre part a valu à ce pays, à partir de la fin du xviiie siècle – qui voit l'avènement de la dynastie des Qadjar (1794-1925) et l'établissement de la capitale à Téhéran – d'être l'un des théâtres de la rivalité anglo-russe ; les Russes souhaitaient, à travers l'Iran, atteindre le golfe Persique et l'océan Indien et tourner l'Empire ottoman, les Anglais entendaient protéger la route des Indes et interdire la réalisation des visées de l'empire tsariste. En outre, depuis 1795, des problèmes frontaliers opposaient la Russie à l'Iran : la Géorgie en était l'enjeu ; en 1813, les Russes finirent par obtenir cette province ainsi que le Daghestan et, en 1828, par le traité de Torkamantchaï, les Iraniens durent aussi céder les districts arméniens d'Erevan et de Nakhitchevan. Par la suite, les Russes soutinrent[...]

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            Écrit par

            • : professeur d'anthropologie à l'université d'Aix-Marseille, ancien directeur de l'Institut français de recherche en Iran
            • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Provence-Aix-Marseille-I
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Iran : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Iran : carte administrative

            Iran : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Iran : drapeau

            Muhammad Reza Pahlavi, 1953 - crédits : Keystone/ Getty Images

            Muhammad Reza Pahlavi, 1953

            Autres références

            • BRĀHUĪ

              • Écrit par
              • 835 mots

              Confédération tribale dont l'effectif était évalué à plus de 270 000 en 1960, les Brāhuī (ou Brahoui) vivent principalement au Pakistan, dans la province du Baloutchistan, en territoire montagneux, mais aussi en Afghanistan (au sud) et en Iran (dans le Sistan et Baloutchistan)....

            • PROCHE ET MOYEN-ORIENT CONTEMPORAIN

              • Écrit par et
              • 21 426 mots
              • 22 médias
              L'Iran voit son rôle renforcé par la « disparition » de ses deux frères ennemis, l'Afghanistan des talibans et l'Irak de Saddam Hussein. Le président Ahmadinejad, arrivé au pouvoir en 2005 et réélu de manière contestée en 2009, se lance dans une politique étrangère active en direction du Moyen-Orient...
            • YÉMEN

              • Écrit par , , et
              • 14 262 mots
              • 13 médias
              ...Saoudite. L’objectif affiché est restaurer le pouvoir de Hadi, mais aussi d’anéantir le mouvement houthiste, accusé d’être la tête de pont des intérêts iraniens dans la région. L’offensive militaire génère une crise humanitaire sans précédent, entraîne la destruction des rares infrastructures et appuie...