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‘IRĀQĪ (1211-1289)

Dès la fin de ses études, Fakh ed-dīn Ebrahim ‘Irāqī mène une vie de derviche errant, se rendant successivement en ‘Irāq, en Inde, à Mūltān, où il s'attache au shaykh Bahā' ed-dīn Zakariyyā qu'il célèbre dans plusieurs de ses qaṣida. A la mort de celui-ci, ‘Irāqī prend sa succession, mais, jalousé par plusieurs de ses disciples, il décide de partir vers le Ḥidjāz. Poursuivant son voyage jusqu'en Asie Mineure, il rencontre le shaykh Ṣadr ed-dīn de Konya, auprès duquel il recevra l'enseignement du célèbre mystique Ibn al-‘Arabī. ‘Irāqī se rend ensuite en Égypte, puis en Syrie, où son fils le rejoindra. Il tombe malade peu après son arrivée à Damas et meurt en cette ville.

Parmi les poésies figurant à son dīwān, les ghazal et rubā‘i dans lesquels il exalte surtout l'amour mystique sont particulièrement remarquables. Ses convictions mystiques apparaissent aussi dans un ouvrage en prose mêlée de poésie composé lors de son séjour auprès du shaykh Ṣadr ed-dīn, intitulé Lamā‘at (« Livre des rayons de lumière ») où l'on perçoit l'influence d'Ibn al-‘Arabī. Le ‘Oshāq-nāmé (« Livre des êtres épris [de Dieu] »), ou Dih-nāmé (« Livre des dix sections »), se compose d'un masnavī suivi de ghazals, et décrit les différentes phases de l'amour mystique et ses extases ; cet ouvrage sera une référence pour plusieurs mystiques. L'œuvre d'‘Irāqī reflète une foi ardente qu'il cherche à communiquer.

— Michèle ÉPINETTE

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    ...considéré, à juste titre, comme un esprit libre, sinon comme un libre-penseur. Il écrit, et le « coup d'archet » de ce quatrain est célèbre : « Je n'ai pas honte qu'on me blâme de t'aimer », annonçant ainsi le cri que poussera, au xiiie siècle, le grand poèteErâqi, amoureux d'un jeune derviche :