ISAAC BEN JACOB AL-FASI (1013-1103)
Auteur du code talmudique le plus important avant le Mishned Torah de Maimonide al-Fasi, né dans la région de Constantine en Algérie, étudia à Kairouan sous la direction, aux dires d'Abraham ibn David, de Nissim ben Jacob et de Ḥananel ben Ḥushiel. Sa formation achevée, il s'installa à Fès (d'où vient son surnom al-Fasi ou Rif, initiales de Rabbi Isaac Fasi) ; il y demeura jusqu'en 1088, date à laquelle il fut contraint de s'enfuir en Espagne à la suite d'une dénonciation de ses ennemis auprès du gouvernement. Il séjourna quelques mois à Cordoue, puis s'installa à Lucena, où il resta jusqu'à sa mort. Quand Isaac ben Judah ibn Ghayyat mourut, peu après l'arrivée d'al-Fasi à Lucena, celui-ci fut nommé directeur de la yeshivah locale (1089). On compte, parmi ses disciples les plus célèbres, Joseph ibn Migash, Judah Halevi et Baruch ben Isaac ibn Albalia. Avant sa mort, il avait désigné ibn Migash comme successeur, bien que son propre fils Jacob fût un érudit de valeur.
Isaac ben Jacob al-Fasi consacra toute sa vie à l'étude du Talmud et à sa diffusion parmi les Juifs. On lui doit des centaines de responsa, mais sa renommée repose principalement sur sa grande œuvre Sefer ha-Halakhot (ou Halakhot Rabbati), qu'il rédigea avec un double souci : d'une part, extraire toute la matière halakhique du Talmud, confirmer la décision et établir une somme globale qui servît de référence ; d'autre part, préparer un abrégé du Talmud qui facilitât l'étude de celui-ci. L'ensemble du Sefer Halakhot concerne vingt-quatre traités du Talmud. Dans une certaine mesure, al-Fasi suit comme modèle les Halakhot Gedolot, mais son œuvre leur est bien supérieure : la matière halakhique y est de trois à quatre fois plus importante, la matière haggadique bien plus encore, ce par quoi l'ouvrage mérite bien son surnom de Talmud Katan (Petit Talmud). Les érudits et les philosophes des générations suivantes et, au premier chef, Maimonide, témoignèrent une grande admiration au travail d'al-Fasi. Le Sefer Halakhot suscita une vaste et abondante littérature de commentaires chez les rabbins d'Espagne et du sud de la France, où, pendant longtemps, on étudia plus l'abrégé d'al-Fasi que le Talmud lui-même.
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Écrit par
- Michel GAREL : diplômé d'études supérieures de grec, licencié en langue et littérature hébraïques, collaborateur à l'Institut de recherche et d'histoire des textes, C.N.R.S.
Classification
Autres références
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TALMUD
- Écrit par Charles TOUATI
- 5 091 mots
...comme principe la suprématie du Talmud de Babylone sur celui de Jérusalem ; l'argument qui finira par prévaloir un peu plus tard, développé par Rabbi Isaac Alfassi (1013-1103), est le suivant : les rédacteurs du Talmud de Babylone avaient sous les yeux le Talmud de Jérusalem ; s'ils ont rejeté une de...