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CHARRIÈRE ISABELLE DE (1740-1805)

La romancière suisse Isabelle de Charrière anticipa dans ses œuvres l'émancipation du début du xixe siècle.

Née Isabelle Agnès Elisabeth van Tuyll van Serooskerken, le 20 octobre 1740 à Zuilen, près d'Utrecht en Hollande, elle épouse en 1771 un gentilhomme vaudois, ancien précepteur de ses frères et s'installe à Colombier, non loin de Neuchâtel. C'est là qu'elle tiendra salon, rassemblant autour d'elle une société choisie et férue de culture, dans l'esprit des Lumières. Elle fréquente également à Paris le salon de Mme Necker, où elle rencontre Chamfort, l'abbé de Reynal, Mme de Staël.

Influencée par Denis Diderot et Jean-Jacques Rousseau, elle se montre critique vis-à-vis des privilèges aristocratiques (Le Noble, 1762), des conventions morales (Trois Femmes, 1797), de l'orthodoxie religieuse et de la pauvreté.

Si elle professe des sympathies républicaines, elle ne s'en montre pas moins opposée au radicalisme révolutionnaire (Lettres trouvées dans la neige, 1794) et accueille pendant la Révolution de nombreux émigrés. Parmi ses romans, parfois signés Belle de Zuylen ou Zélide, se distinguent avant tout Caliste, ou Lettres écrites de Lausanne (1786) et Lettres neuchâteloises (1784). Ces ouvrages regorgent de réflexions philosophiques et de fines observations psychologiques ; empreints d'une forte couleur locale, ils pâtissent néanmoins de l'absence d'intrigue cohérente. Isabelle de Charrière s'éteint le 27 décembre 1805 à Colombier. Elle laisse une riche correspondance avec ceux qui furent ses proches : Benjamin Constant, Mme de Staël, Quentin de La Tour, qui fit son portrait, Pierre-Alexandre du Peyrou, ami de Jean-Jacques Rousseau. Elle a également rédigé de nombreux livrets d'opéra.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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