- 1. Histoire de l'histoire de l'art islamique
- 2. Les principaux domaines de la créativité artistique
- 3. Les grands chapitres de l'art islamique
- 4. Les forces nouvelles venant d'Asie centrale (du XIe à la fin du XVe s.)
- 5. L'évolution de l'art hispano-maghrébin (XIe-XVIIIe s.)
- 6. L'art des empires des XVIe-XVIIe siècles
- 7. Bibliographie
ISLAM (La civilisation islamique) L'art et l'architecture
Peut-on parler d'un art islamique, alors que la civilisation née de l'islam s'étend sur quatorze siècles et sur un espace qui va de l'Atlantique au Pacifique, du Maroc jusqu'à l'Indonésie, et que cette civilisation a poussé des ramifications un peu partout dans le monde, aussi bien en Chine qu'au Brésil ? Il ne viendrait à l'idée de personne de mettre sur le même plan et de traiter dans un seul chapitre tout l'art issu de la religion chrétienne. Cette terminologie abusivement unificatrice vient non seulement de notre européocentrisme, mais aussi du fait que l'islam n'a jamais vraiment séparé monde spirituel et monde temporel ; dès sa genèse, il s'imposa comme religion triomphante, dans la cité comme dans les âmes. Cela explique que la notion d'« art islamique » n'est pas réservée aux seules expressions artistiques liées à la religion – comme l'architecture des mosquées et leur mobilier ou encore les objets de dévotion privée –, mais qu'elle couvre l'ensemble des créations émanant du monde musulman : palais, caravansérails, ponts ou objets décoratifs, comme des lustres ou de la vaisselle.
On devrait donc parler de l'« art des musulmans » plutôt que de l'« art islamique ». Il arrive d'ailleurs qu'on qualifie d'« islamique » des objets fabriqués certes pour des commanditaires musulmans mais par des artistes ou des artisans de toute évidence non musulmans, qu'il s'agisse de chrétiens au Proche-Orient, d'hindouistes au Penjab, etc.
Dans ce contexte, l'expression « art islamique » n'a donc plus que de très lointaines connotations religieuses et correspond à l'« art d'une civilisation où l'islam est la religion dominante » ou même, dans certains cas, « où l'islam est la religion de la classe dominante ».
Histoire de l'histoire de l'art islamique
On a pris l'habitude, en histoire de l'art et en archéologie islamiques, d'établir un classement dynastique qui offre une relative précision historico-géographique, mais qui a plusieurs inconvénients : le grand nombre de dynasties, souvent aussi éphémères que limitées dans l'espace, peut laisser perplexe le non-initié ; en outre, cette classification utilise des critères extrinsèques et n'est donc pas toujours pertinente pour désigner les objets. En effet, histoire politique et histoire de l'art ne se recouvrent pas, et le changement d'une dynastie ne modifie pas du même coup l'art d'une région. Des centres géographiques voisins, dominés par des dynasties différentes, peuvent utiliser un même langage artistique, ou le panorama artistique de longues dynasties peut se différencier selon les époques.
Les débuts de l'art islamique sont liés à la civilisation de la péninsule arabique du vie siècle et du début du viie , dans laquelle des apports classiques et méditerranéens se superposent à un fonds vernaculaire. Mahomet ne manifestait guère de goût pour l'art, mais le jeune État musulman, dans sa vitalité conquérante, éprouva vite, dans un souci d'auto-affirmation, le besoin d'un art et d'une architecture, et il emprunta ses premiers moyens d'expression au répertoire formel à sa disposition. Les États ghassanides et lakhmides ainsi que les restes des royaumes sud-arabiques fournirent les éléments formels à la première esthétique islamique. Au fil des conquêtes, l'éclat de la Syrie classique puis byzantine et de la Mésopotamie sassanide – fortement arabisées toutes deux – détermina le premier grand art islamique, et cet héritage ne sera jamais renié. S'il est donc tout à fait faux de vouloir assimiler art islamique et art arabe et de limiter l'art islamique à la civilisation arabo-islamique (en oubliant l'impact persan et turc, par exemple),[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marianne BARRUCAND : professeure d'histoire de l'art et d'archéologie islamiques à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
-
ADOPTION
- Écrit par Pierre MURAT
- 8 894 mots
Concrètement, la loi française exclut désormais l'adoptiondes enfants originaires des pays musulmans, à l'exception de la Tunisie, de la Turquie et de l'Indonésie. Le verset 4 de la Sourate 33 du Coran énonce en effet « Dieu n'a pas mis deux cœurs à l'homme ; il n'a pas accordé à vos... -
AFGHANISTAN
- Écrit par Daniel BALLAND , Gilles DORRONSORO , Encyclopædia Universalis , Mir Mohammad Sediq FARHANG , Pierre GENTELLE , Sayed Qassem RESHTIA , Olivier ROY et Francine TISSOT
- 37 316 mots
- 19 médias
Qui sont les talibans ? Il ne s'agit pas d'un mouvement surgi subitement du désert. Leur nom signifie « étudiants en religion ». Ils sont originaires du sud de l'Afghanistan, plus particulièrement de la ceinture tribale pachtoune, parmi les confédérations Dourrani et Ghilzay. Ils ont été formés dans... -
‘AĪD AL-FITR
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 141 mots
L’‘aīd al-Fitr (en arabe, « fête de la rupture »), est la première des deux principales fêtes rituelles de l’islam. Il marque la fin du ramaḍān, le neuvième mois qui est consacré au jeûne chez les musulmans. Il est célébré pendant les trois premiers jours de shawwāl, le dixième...
-
‘AĪD AL-KABĪR
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 258 mots
L’‘aīdal-Aḍhā (en arabe, « fête des sacrifices »), également appelé ‘aīdal-Kabīr (« grande fête »), est avec l’‘aīdal-Fitr, l’une des deux grandes fêtes musulmanes, communément appelée en France « fête du mouton ». Célébrée par les musulmans du monde entier, cette fête...
- Afficher les 92 références