- 1. Histoire de l'histoire de l'art islamique
- 2. Les principaux domaines de la créativité artistique
- 3. Les grands chapitres de l'art islamique
- 4. Les forces nouvelles venant d'Asie centrale (du XIe à la fin du XVe s.)
- 5. L'évolution de l'art hispano-maghrébin (XIe-XVIIIe s.)
- 6. L'art des empires des XVIe-XVIIe siècles
- 7. Bibliographie
ISLAM (La civilisation islamique) L'art et l'architecture
Les principaux domaines de la créativité artistique
Les ouvrages généraux sur l'art islamique font, sans exception, une large place à l'architecture. C'est effectivement autour de la mosquée que gravite la vie de la communauté. Le Coran ne dit rien sur d'éventuels aménagements cultuels spécifiques, et on admet que les premiers édifices religieux de l'Arabie islamique étaient d'une grande austérité. Des édifices semblables à la Kaaba, pièce cubique dont le toit plat reposait sur six colonnes, ou des cours spacieuses comportant des abris contre le soleil constituaient sans doute les premières mosquées. De toute manière, il faut faire une distinction entre le simple oratoire, masjid (de l'arabe sajada, se prosterner), et l'édifice religieux servant à la réunion des fidèles (al-masjid al-jamā‘a) le vendredi à midi, désigné le plus souvent en français par l'expression « grande mosquée ». Cette dernière a dès l'origine une fonction politique, car les prières du vendredi sont accompagnées d'un prône qui se termine par un appel de la bénédiction divine sur le souverain régnant et qui devient ainsi une proclamation d'obédience. On comprend donc que les califes se soient préoccupés de l'aspect de ces édifices et que l'austérité initiale ait rapidement cédé sa place à des élaborations plus recherchées ; les grandes mosquées concentrèrent donc rapidement sur elles tous les efforts créateurs des centres du pouvoir. Le poids des traditions locales antéislamiques dans les différents pôles du pouvoir est déterminant dans l'élaboration de l'architecture religieuse de prestige. Si le thème de la salle basilicale est dominant du viiie au xe siècle, pendant la période de suzeraineté du Proche-Orient arabe, le thème de la coupole coiffant l'espace devant le mihrab et celui de l' iwan (cette vaste niche béante, une salle entièrement ouverte sur un côté) sont dès la fin du xie siècle la préoccupation majeure du monde irano-turc ; l'architecture ottomane, dont le centre est l'ancienne Constantinople, aboutira, elle, à un espace unifié sous une immense coupole. Ces types, dont la genèse est clairement localisable, connaissent une diffusion et un rayonnement à travers l'ensemble du monde islamique.
L'architecture religieuse s'enrichit assez tôt d'autres types d'édifices : les ribāts sont connus dès le viiie siècle ; les zāwiyas, mausolées, médersas, hôpitaux, cuisines des pauvres et autres constructions charitables doivent leur apparition à des motivations mêlant charité et propagande souveraine, philanthropie, munificence et religion ; beaucoup de ces édifices semblent témoigner de la survivance de l'évergétisme en usage dans l'Antiquité.
Alors que Médine fut capitale, aucun édifice connu n'y mérite le nom de palais : avec l'installation du centre du pouvoir en Syrie, l'architecture palatiale prit un premier essor. Beaucoup de ces « châteaux du désert » ainsi que quelques palais de ville sont conservés ou connus par des sources littéraires. Leur organisation spatiale, nous allons y revenir, non seulement renseigne sur l'ambiance culturelle régnant dans ces cours seigneuriales arabes, mais encore donne une idée des structures sociales – patriarcales et claniques – qui dominaient alors. Avec l'époque abbasside et l'installation du centre du pouvoir en Mésopotamie émerge un phénomène qui va connaître une diffusion et une longévité considérables : la ville royale, centre en même temps que symbole de pouvoir et de richesse, palais par ses fonctions et ville par ses dimensions et sa complexité ; cette création de l'ère abbasside n'est sans doute pas une invention des viiie-ixe siècles, mais elle est une reprise et une adaptation de formes urbanistiques[...]
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Écrit par
- Marianne BARRUCAND : professeure d'histoire de l'art et d'archéologie islamiques à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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Médias
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