- 1. Histoire de l'histoire de l'art islamique
- 2. Les principaux domaines de la créativité artistique
- 3. Les grands chapitres de l'art islamique
- 4. Les forces nouvelles venant d'Asie centrale (du XIe à la fin du XVe s.)
- 5. L'évolution de l'art hispano-maghrébin (XIe-XVIIIe s.)
- 6. L'art des empires des XVIe-XVIIe siècles
- 7. Bibliographie
ISLAM (La civilisation islamique) L'art et l'architecture
Les grands chapitres de l'art islamique
Il ne peut être question ici de présenter un tableau ne serait-ce qu'approximativement complet de l'histoire des centres créateurs islamiques et de leurs œuvres, et nous nous limiterons à évoquer les enrichissements majeurs que les différentes époques ont apportés aux legs antérieurs, dont les bases se sont constituées pendant les premiers siècles de l'hégire.
La genèse et le premier art islamique. L'art des Califes, l'art de l'empire (du VIIe à la fin du IXe s.)
L'art du premier demi-siècle islamique est mal connu. Mais n'oublions pas que les chefs du nouvel État avaient alors d'autres préoccupations que la création artistique. Aucun vestige matériel n'a subsisté de la maison du Prophète à Médine, la première grande mosquée du monde islamique, dont il est attesté qu'elle n'était qu'une construction modeste mais qui, du point de vue fonctionnel, préfigurait déjà les grandes mosquées postérieures : lieu de réunion pour le service du vendredi midi et donc pour l'assemblée de tous les fidèles, refuge pour les pauvres, lieu d'enseignement, de conseil, de stockage du butin de guerre et finalement, à la mort du Prophète, lieu de sépulture. Toutes ces fonctions se retrouvent dans les grandes mosquées dans l'ensemble du monde islamique, depuis sa genèse jusqu'à nos jours. Les grandes mosquées des villes-camps nouvellement fondées comme Kufa, Basra ou Fustat semblent avoir été, elles aussi, d'une stricte austérité. Très tôt se précise le voisinage immédiat de la grande mosquée et du palais du gouverneur (Dār al-Imāra).
Le transfert de la capitale de Médine à Damas, en 660, donna une impulsion nouvelle à la culture islamique qui, en Arabie, avait certes déjà été imprégnée de la civilisation antique de la Provincia Arabia, mais qui se trouvait dorénavant littéralement submergée par le monde de l'Antiquité tardive et de Byzance. La confrontation entre ce fonds et le génie plus proprement arabo-islamique va occuper le règne omeyyade et le premier siècle de l'ère abbasside. Les premières œuvres majeures sont la Coupole du Rocher et la mosquée al-Aqsa – construites sur le modèle des édifices chrétiens du mont Golgotha, sur l'esplanade du Temple de Jérusalem –, puis la Mosquée des Omeyyades à Damas, les grandes mosquées de Hama, Harran, Bosra, Amman, Sana‘a, et jusqu'à Banbhor dans le delta de l'Indus, et les reconstructions des mosquées de Médine, Kufa, Basra, Fustat, etc. Au viiie siècle, un véritable type de mosquée est élaboré : édifice hypostyle – basilical ou salle à colonnes sans différenciation intérieure –, elle possède en général une cour. Au début du viiie siècle apparaît le mihrab ; cette niche vide, qui indique la direction de La Mecque, est empruntée, comme l'abside des églises paléochrétiennes, à l'architecture palatiale de la Basse Antiquité. Souvent, une nef centrale plus large et plus élevée mène vers le mihrab dont l'emplacement est mis en valeur par l'apparition, encore timide, d'une coupole au-dessus de la travée qui le précède, et sous laquelle se tient le chef de la communauté pour diriger la prière. Ce détail montre, parmi d'autres, que les formes architecturales sont alors consciemment utilisées pour la propagande religieuse et souveraine. L'ampleur de conception de ces édifices rappelle les basiliques paléochrétiennes du Proche-Orient et de Rome ; de multiples détails de la construction et du décor ont la même origine. Toutefois, notamment dans le décor architectural, des éléments plus orientaux occupent une place grandissante.
Les palais urbains des Omeyyades sont connus par des évocations littéraires (Damas) et par des vestiges (Andjar, Jérusalem, Wāsit, Amman). La plupart[...]
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Écrit par
- Marianne BARRUCAND : professeure d'histoire de l'art et d'archéologie islamiques à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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Médias
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