- 1. Histoire de l'histoire de l'art islamique
- 2. Les principaux domaines de la créativité artistique
- 3. Les grands chapitres de l'art islamique
- 4. Les forces nouvelles venant d'Asie centrale (du XIe à la fin du XVe s.)
- 5. L'évolution de l'art hispano-maghrébin (XIe-XVIIIe s.)
- 6. L'art des empires des XVIe-XVIIe siècles
- 7. Bibliographie
ISLAM (La civilisation islamique) L'art et l'architecture
L'évolution de l'art hispano-maghrébin (XIe-XVIIIe s.)
La fin du califat andalou (début du xie s.) et l'émiettement du pouvoir à l'époque des Reyes de Taifas (potentats locaux) s'accompagnèrent d'activités créatrices multiples ; le raffinement voire la surcharge décorative vinrent alors remplacer la grandeur des réalisations de l'époque califale. Peu de thèmes nouveaux apparaissent ; signalons cependant les entrelacements d'arcs recti-curvilignes et les variations sur l'arc brisé ; de grêles arabesques prolongent une tendance vers l'abstraction déjà perceptible auparavant. Les tissus et les céramiques de cette époque témoignent de la continuité de l'activité créatrice ; des nombreux palais attestés par les sources, quelques vestiges ont subsisté : les plus impressionnants sont ceux de l'Aljafería à Saragosse. À la fin du xie siècle, devant la menace de la Reconquista menée avec éclat par Alphonse VI, les Berbèresalmoravides (à partir de 1091) et almohades (de 1161 jusqu'au milieu du xiiie siècle) envahirent l'Andalousie ; cette rencontre fut des plus fructueuses pour l'art : les Berbères s'affinèrent rapidement au contact de la civilisation andalouse et lui insufflèrent une vitalité nouvelle ; ce sont probablement eux qui transmirent en Andalousie certaines innovations orientales comme les muqarnas et la brique vernissée de couleur, par le relais des foyers artistiques du Maghreb central. Certes, architectures, corans calligraphiés, objets mobiliers créés sur les deux rives de la Méditerranée occidentale se ressemblent alors, sans toutefois se confondre ; la brique et le stuc triomphèrent en Andalousie alors que, parallèlement, la pierre resta encore en usage au Maghreb. Arcades entrelacées recti-curvilignes, nervures, muqarnas, chapiteaux – tous en stuc –, peintures murales au décor géométrique, arabesques multiples : dans l'ensemble, le décor devint plus abstrait et acquit, à l'époque almohade, une rigueur étonnante. Les palais ont disparu, mais les plans des mosquées avec leur dispositif en T et leurs coupoles surmontant les travées de pénétration devant le mur qibla font preuve d'une maîtrise exceptionnelle qui égale celle du califat de Cordoue.
Le raz-de-marée de la Reconquête chrétienne ne laissa en place, à partir du milieu du xiiie siècle, que le sultanat de Grenade, qui disparut à son tour en 1492. L' Alhambra, citadelle en même temps que ville royale des Nasrides, construite le long d'une adduction d'eau descendant de la Sierra Nevada, témoigne aujourd'hui encore des fastes de la dynastie. L'enceinte, une partie des palais (la plupart du xive siècle), des jardins, des bains palatiaux ont été respectés par les Rois Très-Chrétiens, mais la véritable ville, avec ses ateliers, ses souks, ses mosquées, a disparu. Certains monuments dans la ville de Grenade (un funduq, des palais, une médersas, etc.) gardent encore des vestiges nasrides, de même que certains autres édifices du sultanat (à Málaga, à Ronda, à Fiñana).
L' artisanat de luxe nasride est à juste titre célèbre ; céramiques polychromes (notamment des vases monumentaux), souvent à reflets métalliques, tissus, plaques sculptées en marbre, en stuc et en bois, objets métalliques multiples, notamment des épées d'apparat et des bijoux émaillés, offrent un mélange subtil de formes abstraites et d'éléments réalistes, ces derniers issus de l'Occident chrétien.
L'influence de cette civilisation, qui est contemporaine de celle des Mérinides au Maroc (1258-1471), a marqué l'art marocain pour des siècles. Si le Maghreb central et le Maghreb oriental sont devenus des provinces de l'art ottoman, le Maroc a conservé les traditions hispano-maghrébines, qui remontent en dernier ressort au califat omeyyade et à la civilisation[...]
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Écrit par
- Marianne BARRUCAND : professeure d'histoire de l'art et d'archéologie islamiques à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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Médias
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