ISLANDE
Nom officiel | République d'Islande (IS) |
Chef de l'État | Gudni Th. Jóhannesson (depuis le 1er août 2016) |
Chef du gouvernement | Bjarni Benediktsson (depuis le 11 janvier 2017) |
Capitale | Reykjavik |
Langue officielle | Islandais |
Unité monétaire | Couronne islandaise (ISK) |
Population (estim.) |
403 000 (2024) |
Superficie |
103 000 km²
|
L'histoire
Le Moyen Âge
L'Islande ne semble pas avoir été connue de l'Antiquité. Il n'est guère probable, en effet, que ce soit la « Thulé » de Pythéas. Sa découverte fut le fait de moines irlandais du viiie siècle à la recherche d'îles désertes pour y mener une vie érémitique. Elle est mentionnée pour la première fois vers 825 par le géographe irlandais Dicuil. Ces clercs celtiques fréquentaient encore l'île quand les premiers Scandinaves y arrivèrent ; quelques toponymes rappellent leur séjour dans le Sud-Est.
Les sources du xiie siècle, seules précises, attribuent à un Suédois établi au Danemark le premier voyage en Islande ; le navigateur aurait été détourné par une tempête alors qu'il se rendait aux Hébrides. Mais ce furent des Norvégiens qui explorèrent et colonisèrent le pays. Le premier hivernage aurait eu lieu en 865, et le peuplement commença vers 870, à peu près sur le site actuel de Reykjavik. L'Islande offrait aux Norvégiens une terre absolument vide, riche en pâturages et en pêcheries, et relativement peu froide, malgré sa latitude. La culture n'y était guère possible. Cependant, les premiers colons firent des récits enthousiastes ; ils suscitèrent un fort mouvement d'immigration.
Les pionniers furent surtout des chefs de la Norvège occidentale, qui supportaient mal les premiers progrès du pouvoir royal ; ils vinrent accompagnés de vastes clientèles et de nombreux esclaves ; une très petite minorité danoise les rejoignit. Plusieurs avaient d'abord « fait métier » de Viking, dans les îles Britanniques et en ramenaient de nombreux Celtes, dont la trace anthropologique reste reconnaissable. Le souvenir des premiers établissements a été conservé par un précieux recueil compilé vers la fin du xiie siècle, la Landnámabók (Livre de la colonisation) : il énumère plus de mille immigrants, venus entre 880 et 930 environ, dont quatre cents chefs ; leurs descendants ont dominé toute l'histoire islandaise jusqu'au xive siècle.
Peu après la fin de la migration, l'Islande donna à son tour naissance à une colonie : le Groenland. Aperçu pour la première fois vers 900, il fut peuplé à partir de 985 par un banni, Erik le Rouge. Les relations des deux pays furent toujours matériellement difficiles et le Groenland se comporta en État indépendant. Mais c'est par l'intermédiaire de l'Islande qu'ont été conservées les traditions très riches relatives à sa colonisation et à la découverte du Vinland, en Amérique.
On estime, de manière assez hypothétique, que l'Islande médiévale pouvait compter de 30 000 à 40 000 habitants, et le Groenland de 3 000 à 4 000 colons nordiques. Ce peuplement relativement considérable s'explique si l'on note que, pour l'essentiel, il s'effectua durant la période d'accalmie succédant au premier mouvement des Vikings.
L'État libre
De ses origines, la société islandaise garda à travers le Moyen Âge un caractère très original : empreinte aristocratique prononcée, individualisme ombrageux des chefs, méfiance envers toute autorité politique, surtout celle qui viendrait de la mère patrie. Les colons, d'abord indépendants les uns des autres, se regroupèrent autour de chefs de canton, de nature surtout religieuse (godhi), puis finirent par constituer vers 930 un embryon d'État républicain. Il fut dirigé par une assemblée plénière des hommes libres, l' Althing, siégeant annuellement en plein air dans le site majestueux de Þingvellir (« plaines de l'assemblée »), au sud-ouest de l'île. Mais l'État organisé par la loi dite d'Ulfljot fut très imparfait : il ne comportait aucune organisation militaire, financière ou administrative, ni même un véritable pouvoir exécutif. Son chef nominal, l'« homme qui dit la loi » ([...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Maurice CARREZ : ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur d'histoire contemporaine à l'institut des hautes études européennes de l'université de Strasbourg
- Édouard KAMINSKI : professeur des Universités, Institut de physique du globe de Paris, volcanologue
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Claude NORDMANN : professeur à l'université de Lille-III
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
ISLANDE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ANSPACH SÓLVEIG (1960-2015)
- Écrit par Nicole GABRIEL
- 694 mots
- 1 média
Sólveig Anspach est née le 8 décembre 1960 à Heimaey, dans l’archipel de Vestmann (Islande), d’une mère islandaise et d’un père juif viennois qui avait rejoint les États-Unis puis combattu en Europe sous l’uniforme américain. Cette citoyenne du monde grandit à Paris, fréquente l’école allemande, fait...
-
ATLANTIQUE HISTOIRE DE L'OCÉAN
- Écrit par Jacques GODECHOT et Clément THIBAUD
- 13 670 mots
- 12 médias
...en Sicile. Ils s'aventurent loin vers l'ouest. En 874, deux soldats normands, Ingold et Leif, chassés de chez eux pour meurtre, abordent en Islande. Ils prennent possession du sol, fondent une colonie, chargent une assemblée des habitants, l'Alting, de rédiger des lois. Un siècle plus tard,... -
CHASSE À LA BALEINE
- Écrit par Jean-Benoît CHARRASSIN et Vincent RIDOUX
- 8 049 mots
Elle est pratiquée parl'Islande et la Norvège qui, en dépit du moratoire en place depuis 1986, capturent des petits rorquals, essentiellement dans leurs zones économiques exclusives en Atlantique nord, sous couvert des objections ou réserves que ces deux pays ont déposées. Sous ce régime dérogatoire,... -
CHRISTIAN X (1870-1947) roi de Danemark (1912-1947) et d'Islande (1918-1944)
- Écrit par Claude NORDMANN
- 625 mots
Fils aîné du futur roi Frédéric VIII (1906-1912) et de Louise de Suède-Norvège, le futur Christian X entre dans l'armée en 1889, est nommé commandant de la garde, puis major général (1908). Prince royal en 1906, il règne après la mort de son père le 15 mai 1912. Le Danemark est alors...
- Afficher les 19 références