ISLANDE
Nom officiel | République d'Islande (IS) |
Chef de l'État | Gudni Th. Jóhannesson (depuis le 1er août 2016) |
Chef du gouvernement | Bjarni Benediktsson (depuis le 11 janvier 2017) |
Capitale | Reykjavik |
Langue officielle | Islandais |
Unité monétaire | Couronne islandaise (ISK) |
Population (estim.) |
403 000 (2024) |
Superficie |
103 000 km²
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L'Islande indépendante
La vie politique
À l'heure de la guerre froide
L'indépendance acquise, il fallait l'enraciner. La Constitution confiait le pouvoir législatif à une assemblée de soixante membres, élue selon un système complexe favorable aux campagnes et divisée en deux chambres, le pouvoir exécutif étant exercé par un président élu au suffrage universel (pour quatre ans) et dix ministres responsables devant l'Althing. Aux élections législatives de 1946, les électeurs choisirent une majorité de centre droit autour du Parti de l'indépendance (PI, conservateurs et libéraux) et du Parti du progrès (PP). L'Alliance du peuple (AP, communistes et socialistes de gauche) fit cependant un bon score qui la plaça loin devant les sociaux-démocrates. En outre, comme un peu partout en Europe, le nouveau gouvernement fut issu d'une large coalition nationale. L'un des premiers problèmes qu'il eut à régler fut celui des bases militaires anglo-américaines présentes sur le sol islandais depuis 1941, malgré la neutralité officielle de l'île. Une demande officielle de retrait de ces bases fut formulée. Cependant, les prémices de la guerre froide amenèrent la droite politique à composer avec Washington et, durant l'année 1946, une majorité de l'Althing signa avec les États-Unis un traité maintenant la base de Keflavik, à la grande colère de l'Alliance du peuple, dont les ministres démissionnèrent. Entre-temps, un ambitieux plan national d'assurances avait été voté. Il posait les bases d'un État-providence à l'européenne. La puissance des syndicats et des coopératives entraîna aussi des mesures en faveur de l'amélioration des salaires et du plein-emploi, quitte à accepter une forte inflation et un affaiblissement de la monnaie.
Les années 1950 furent encore très marquées par la question de Keflavik, qui divisait l'opinion. L'adhésion à l'OTAN puis le renouvellement en 1951 du traité avec les États-Unis donna lieu à d'importantes manifestations. La victoire de l'atlantiste Asgeir Asgeirsson (pour seize années consécutives) à l'élection présidentielle de 1952 entérina cependant ce choix. La participation au Conseil nordique dès 1953 impliqua aussi davantage le pays dans l'aire scandinave, marquant la fin des tensions avec l'ancienne métropole. L'Alliance du peuple ne participa plus aux affaires à l'exception d'une courte période en 1956, malgré une presse et une maison d'édition puissantes qui lui garantissaient une bonne implantation dans les milieux ouvriers et intellectuels.
Aux temps de l'État-providence
Dans les années 1960-1970, la grande question de politique internationale fut celle de l'extension des zones de pêche. Cette ressource majeure pour l'économie était devenue l'objet d'une concurrence féroce depuis l'intensification de la pêche industrielle. S'engagèrent alors avec le Royaume-Uni, de septembre 1958 à février 1961, de septembre 1972 à novembre 1973 et de novembre 1975 à mars 1976, les trois codwars (« guerres de la morue ») qui permirent à l'Islande de repousser les limites de ses eaux territoriales de 12 milles marins à 50, puis à 200 en 1975, malgré un jugement défavorable de la Cour internationale de La Haye en 1974. Les autorités islandaises avaient su créer autour de leur petit pays un courant de sympathie qui fut matérialisé par cette victoire. Sur le plan intérieur, les rapports de force évoluèrent peu. Le Parti de l'indépendance obtenait généralement autour de 40 % des suffrages, le Parti du progrès autour de 25 %, l'Alliance du peuple autour de 17 % et les sociaux-démocrates un peu moins de 15 %. Le consensus autour de l'État-providence et de l'indexation des salaires sur les prix restait fort, le curseur se déplaçant entre des majorités de centre[...]
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Écrit par
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Maurice CARREZ : ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur d'histoire contemporaine à l'institut des hautes études européennes de l'université de Strasbourg
- Édouard KAMINSKI : professeur des Universités, Institut de physique du globe de Paris, volcanologue
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Claude NORDMANN : professeur à l'université de Lille-III
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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