GALVÁN ISRAEL (1973- )
D'origine andalouse et initié très jeune à la culture flamenco, Israel Galván de los Reyes a été reconnu dès la fin des années 1990, en Espagne, comme l'un des danseurs les plus prometteurs de sa génération. Sa notoriété de danseur et de chorégraphe n'a ensuite cessé de grandir non seulement dans son pays d'origine, mais aussi en Europe et à New York. Porteur d'un style très personnel visant à débarrasser le flamenco des stéréotypes culturels et du folklore qui lui sont usuellement attachés, il s'est forgé une place à part en créant des pièces – seul ou avec d'autres interprètes – dans lesquelles il déploie une vision singulière du monde, à la fois dramatique, fraternelle et passionnée.
De l'initiation à la consécration
Né à Séville le 12 juillet 1973, Israel Galván de los Reyes a été formé au flamenco par son père, le danseur et professeur de danse José Galván, et par sa mère, la danseuse gitane Eugenia de los Reyes. Dès l'âge de cinq ans, il les accompagne dans leurs tournées, avant de se décider à devenir danseur en 1990. Désireux de suivre une voie personnelle, à l'écart des chemins tracés par ses parents, il suit les cours de Mario Maya, directeur de la Compañía Andaluza de Danza, qui l'incite à diversifier son style au contact d'autres formes de danses, notamment le butō. Par la suite, ses rencontres avec des musiciens tels que Manuel Soler et Enrique Morente, ou avec le chanteur Fernando Terremoto, seront déterminantes pour l'affirmation d'un flamenco contemporain, plus rebelle et moins enclin aux dogmes, qu'il interprète souvent seul.
En 1998, lors de la xe biennale de flamenco à Séville, la première création d'Israel Galván, intitulée ¡Mira! / Los zapatosrojos et conçue sous la direction de l'artiste sévillan polyvalent Pedro G. Romero, fait l'effet d'une bombe. En dépit des critiques qu'il suscite en Espagne auprès des tenants du flamenco traditionnel, Galván persiste dans un style expressionniste où son inventivité s'exprime à travers tout le corps, aussi bien par le jeu complexe et novateur des pas que par des mouvements inédits imprimés aux pieds, aux bras et aux mains. Il affirme ainsi un langage foncièrement original qui fonde sa notoriété. Il crée alors des pièces très personnelles, inspirées par Franz Kafka (La Metamorfosis, 2000), par le compositeur Gerardo Núñez qui, dans le sillage de Paco de Lucía, l'entraîne sur les scènes de festivals de jazz (Galvánicas, 2002), et par le thème de la tauromachie (Arena, 2004). Durant cette période, sa renommée le conduit à se produire au Japon, aux États-Unis, à Cuba ou au Mexique. Israel Galván collabore également en 2004 à la chorégraphie du film Morentesueñala Alhambra, dans laquelle il danse en solo et avec la danseuse espagnole Blanca Li, sur une musique du guitariste américain Pat Metheny. Sa création, en 2005, de La Edad de Oro, un spectacle pourtant court, lui vaut d'obtenir à l'unanimité le Prix national de la danse en Espagne, pour avoir renouvelé l'art du flamenco. Cette œuvre sera plus tard, en 2011, créditée d'un New York Dance and Performance (« Bessie ») Award.
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Écrit par
- Lise OTT : professeure de lettres, critique d'art, membre de l'Association internationale des critiques d'art
Classification
Média