ISRAËL
Nom officiel | État d'Israël (IL) |
Chef de l'État | Isaac Herzog (depuis le 7 juillet 2021) |
Chef du gouvernement | Benyamin Nétanyahou (depuis le 29 décembre 2022) |
Capitale (proclamée) | Jérusalem ; le statut de capitale n'est pas reconnu par la communauté internationale |
Langues officielles | Arabe, hébreu |
Unité monétaire | Shekel (ILS) |
Population (estim.) |
9 177 000 (2024) 1
|
Superficie |
22 072 km²
|
La société israélienne : une identité plurielle
Israël se définit comme un État juif, autodéfinition qui a été « constitutionnalisée » par la loi fondamentale de 2018 sur « Israël État-nation du peuple juif ». Ce lien de l’État avec la judéité introduit inévitablement un clivage entre la majorité juive de la population (environ 80 % de celle-ci) et la minorité arabe constituée des descendants des Palestiniens qui étaient demeurés sur place lors de la création de l’État en 1948.
La minorité arabe d’Israël
Entre l’État et ses citoyens arabes s’est nouée une relation complexe qui n’est pas sans tensions. D’un côté, les citoyens arabes bénéficient d’une égalité de droits formels avec leurs compatriotes juifs – en particulier le droit de vote et d’éligibilité. D’un autre côté, pourtant, ils demeurent structurellement discriminés dans un État qui défend une identité collective juive. Certes, sur le plan des libertés publiques (de déplacement, d’expression…) comme des droits sociaux, la tendance est allée au fil du temps vers un rapprochement de leurs conditions avec les citoyens juifs. Concernant les droits politiques, l’intégration des Arabes au système politique s’est améliorée. Il a fallu toutefois attendre 1992 pour que des partis arabes participent à une majorité parlementaire et 2001 pour qu’un ministre arabe rejoigne le gouvernement. Il reste que, bien que citoyens, les Arabes ne peuvent pas pleinement se reconnaître dans un État juif et que, parallèlement, les formations juives nationalistes dénient aux Arabes la légitimité de s’exprimer sur les sujets d’intérêt national.
La minorité arabe n’est pas un bloc monolithique. Les Druzes (150 000 en 2022), un groupe hétérodoxe de l’Islam, ont été reconnus comme une communauté religieuse dès 1957. Elle est bien intégrée, comme l’atteste le fait que les hommes druzes sont appelés à faire leur service militaire. Les Arabes chrétiens (180 000) sont dans une situation intermédiaire : bénéficiant souvent d’un bon niveau d’éducation, ils ont été fréquemment des défenseurs du nationalisme arabe. Enfin, la grande majorité des Arabes est musulmane sunnite (1,7 million). Elle a connu, comme ailleurs dans la région, un processus de réislamisation important qui a pris une dimension politique avec l’émergence, en Israël même, d’un mouvement islamiste, bien implanté dans certaines localités arabes. La situation des Arabes d’Israël est encore compliquée par le fait qu’ils sont citoyens d’un État qui, par ailleurs, est engagé dans un conflit persistant avec leurs frères de Cisjordanie et de Gaza.
Le clivage entre laïcs et religieux
Si le groupe juif (fort de 7,2 millions de personnes en 2023) adhère globalement à l’idée que l’État d’Israël se définisse comme un État juif, il n’existe aucun consensus sur ce qu’implique cette judéité de l’État. Pour les uns, elle signifie juste que l’État est constitué d’une majorité démographique de Juifs et que la culture dominante est hébraïque. Pour les autres, elle signifie que l’État doit affirmer un lien fort avec le judaïsme comme religion et que la présence sociale de celui-ci doit être renforcée. La majorité juive est donc fortement divisée entre laïcs et religieux. Certes, il est un peu réducteur de séparer de façon nette ces deux catégories qui sont elles-mêmes diversifiées. On peut ainsi utilement distinguer, dans le premier groupe, les laïcs modérés (30 %) des laïcs intransigeants (20 %) et, dans le second, les ultraorthodoxes (10 %), les sionistes religieux (15 %) et les traditionalistes (25 %). Pour autant, la distinction cardinale entre laïcs et religieux mérite d’être préservée, car elle permet de tracer une ligne de démarcation entre deux sous-ensembles ayant une masse à peu près équivalente et qui se différencient tant sur le plan des pratiques (observance stricte ou régulière/observance[...]
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Écrit par
- Marcel BAZIN : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne
- Alain DIECKHOFF : docteur en sociologie politique, directeur de recherche CNRS, CERI-Sciences Po
- Claude KLEIN : professeur à la faculté de droit de l'université hébraïque de Jérusalem (Israël)
- Lily PERLEMUTER : docteur en études hébraïques, maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Ariel SCHWEITZER : enseignant-chercheur, critique de cinéma
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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