ISRAËL
Nom officiel | État d'Israël (IL) |
Chef de l'État | Isaac Herzog (depuis le 7 juillet 2021) |
Chef du gouvernement | Benyamin Nétanyahou (depuis le 29 décembre 2022) |
Capitale (proclamée) | Jérusalem ; le statut de capitale n'est pas reconnu par la communauté internationale |
Langues officielles | Arabe, hébreu |
Unité monétaire | Shekel (ILS) |
Population (estim.) |
9 177 000 (2024) 1
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Superficie |
22 072 km²
|
Le cinéma
C'est en 1897 qu'une équipe envoyée par les frères Lumière tourne les premières images cinématographiques en Palestine, dans le désert de Judée, ainsi qu'un très beau travelling filmé à partir d'un train partant de montagnes de Jérusalem en direction de Jaffa, sur la côte. Symboliquement, 1897 est également l'année du premier congrès sioniste qui s'est tenu à Bâle. De fait, l'histoire du cinéma israélien est profondément marquée par son lien avec les institutions et l'idéologie sionistes. Il commencera à s'en libérer à partir des années 1960, en s'ouvrant progressivement aux valeurs libérales et aux influences de la culture occidentale.
À la création de l'État en 1948, la population juive d'Israël ne compte que six cent mille personnes, un nombre trop réduit pour permettre l'existence d'une industrie cinématographique à caractère commercial. Ainsi, la grande majorité des films qui y sont produits sont des actualités cinématographiques et des films « éducatifs » commandités par des institutions sionistes telles que l'Agence juive ou le KKL (le Fonds juif de soutien à Israël), ou par des organismes d'État comme l'Histadrouth, le principal syndicat ouvrier d'Israël. Nommé Réalisme sioniste (par allusion à son aîné soviétique), ce courant abordait des thèmes tels que l'intégration des immigrés, l'apprentissage de l'hébreu, la construction des villes nouvelles dans le désert, la vie communautaire dans les kibboutzim et le développement de l'appareil militaire.
Le temps des pionniers
Réalisé par Helmar Lerski, photographe et chef-opérateur issu de l'expressionnisme allemand,Awodah (Labeur, 1935) est une épopée historique, l'œuvre la plus marquante du cinéma de propagande pré-israélien. Entre documentaire et fiction, le film, tourné en partie à Tel-Aviv, décrit le quotidien d'un pionnier quittant la diaspora pour rejoindre une collectivité ouvrière en Palestine. Lerski a choisi de montrer la ville sous un angle bien spécifique, celui du développement urbain, mettant l'accent sur les « pionniers du bâtiment ». Au moyen d'un montage suggérant l'union entre l'homme et la machine, Tel-Aviv s'intègre ainsi dans un contexte plus général de valorisation et de glorification du travail pionnier. D'une grande beauté plastique et d'un grand lyrisme, cette œuvre d'avant-garde inspirée par le cinéma révolutionnaire soviétique (Eisenstein, Vertov) est considérée aujourd'hui comme l'un des chefs-d'œuvre de l'histoire du cinéma israélien.
Malgré son objectif propagandiste, le cinéma sioniste a largement contribué à la mise en place de l'assise technique indispensable à une industrie cinématographique : installation de studios et de laboratoires, formation de techniciens, de scénaristes, de réalisateurs et de producteurs. Le développement de ces structures ainsi que le système de soutien financier mis en place par le gouvernement israélien en 1960 vont pousser les cinéastes locaux à investir également le domaine de la fiction. Les premières tentatives dans ce domaine reprennent la thématique sioniste des actualités et des films didactiques, tout en l'adaptant au récit de fiction et à une forme largement influencée par le cinéma hollywoodien. Il s'agit la plupart du temps de films traitant des hauts faits accomplis durant la guerre d'indépendance d'Israël (La colline 24 ne répond plus de Thorold Dickinson, 1955 ; La Colonne de feu de Larry Frisch, 1959) ou abordant une thématique sioniste plus ample : la vie pionnière dans les collectivités agricoles (Ils étaient dix de Baruch Dienar, 1960).
Ces films mettaient en avant, justifiaient et glorifiaient l'entreprise sioniste en Palestine, puis en Israël, en imposant[...]
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Écrit par
- Marcel BAZIN : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne
- Alain DIECKHOFF : docteur en sociologie politique, directeur de recherche CNRS, CERI-Sciences Po
- Claude KLEIN : professeur à la faculté de droit de l'université hébraïque de Jérusalem (Israël)
- Lily PERLEMUTER : docteur en études hébraïques, maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Ariel SCHWEITZER : enseignant-chercheur, critique de cinéma
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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