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ITALIE, économie

Capitale

Rome

    Unité monétaire

    Euro (EUR)

      Population (estim.) 58 653 000 (2024)
        R.N.B. par habitant (USD) 37 700 $ (2022)

          La croissance « spontanée » et ses conséquences

          Le processus de transformation et de développement qui a caractérisé l'économie italienne jusqu'aux années 1980 peut être subdivisé en cinq phases : la reconstruction, qui se termine au début des années 1950 ; le renforcement du système industriel et de son intégration dans l'économie mondiale, qui couvre les cinq années suivantes ; l'explosion de la société de consommation, qui s'enraye en 1963-1964 ; le développement précaire, dans plusieurs directions, à laquelle l'« automne chaud » de 1970 vient mettre un terme ; la crise structurelle, qui s'accentue après la crise pétrolière.

          Une croissance relativement stable

          Reconstruction

          C'est durant la première phase que se créent les conditions préalables pour les deux phases ultérieures. La politique Einaudi-De Gasperi parvient à freiner l'inflation, et donc à préserver le pouvoir d'achat des classes moyennes (agriculteurs, employés, travailleurs indépendants) dont l'importance socio-économique se renforce au cours des phases suivantes : de fait, ces classes contribueront fortement au miracle économique, non pas, comme le préconisait Einaudi, en augmentant l'épargne, et donc les investissements, mais en rendant possible le succès rapide du nouveau modèle de développement dérivant de l'implantation en Italie du capitalisme de consommation.

          Durant cette phase de reconstruction, la politique monétaire déflationniste ne parvient pas à endiguer la dépense publique. Mais celle-ci permet une reconstruction rapide tendant à encourager un développement reposant sur les exportations, puis amplifié par l'explosion de la consommation. Les perspectives de développement des exportations qui existaient alors (conséquences des destructions qui avaient affecté l'industrie d'autres pays), favorisant quelques-uns des secteurs de l'industrie italienne (le textile en particulier), facilitèrent le processus de reconstruction, évitant qu'il n'aggrave le déficit avec l'étranger, déjà très préoccupant pour des motifs structurels.

          Restructuration industrielle

          Les politiques suivies durant la phase de reconstruction rendirent possible le démarrage de la deuxième phase. Le bond en avant des investissements (qui, à eux seuls, assurèrent environ un tiers de la croissance du produit intérieur brut qui dépassa 5 p. 100) permit un développement rapide et une importante restructuration de l'industrie italienne. Les secteurs favorisés par les possibilités de l'augmentation des exportations ne furent pas les seuls à en profiter : les industries de base (métallurgie et industrie chimique) enregistrèrent aussi des taux d'accroissement élevés. Les entreprises contrôlées par l'État (par l'IRI et par l'ENI) contribuèrent à renforcer ce processus en stimulant certains marchés oligopolistiques (sidérurgie, matières plastiques et engrais chimiques). La libéralisation du commerce mondial améliora encore les perspectives d'accroissement des exportations, qui augmentèrent à des taux de plus de 10 p. 100 (11,5 p. 100), alors que les importations enregistraient des taux plus modérés (au-dessous de 9 p. 100). C'est ainsi que furent créées les conditions nécessaires au rééquilibrage des comptes avec l'étranger. De fait, le processus de développement qui caractérise cette phase diffère de celui qui, selon le plan de développement élaboré en 1954 par E. Vanoni, devait être réalisé par une action consciente de l'État : au lieu d'un développement extensif, qui visait directement la mise en valeur de la force de travail disponible pour aboutir à un rééquilibrage Nord-Sud, ce développement fut intensif et avait pour but d'accroître l'efficacité du système de production, de le restructurer en fonction des nouvelles orientations de la demande et des progrès de la[...]

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