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ITALIE, économie

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          L'intervention de l'État et la nécessité d'une planification

          Des interventions de l'État furent conçues afin de résoudre les problèmes économiques et sociaux de l'agriculture et le sous-développement du Sud.

          La première loi de réforme agraire, la loi Sila pour la Sicile, région où éclatèrent les manifestations les plus sérieuses, fut mise en application en avril 1950 ; elle fut suivie d'une autre réforme, celle de la « loi de réduction » (leggestralcio), qui tendait à développer la petite propriété agricole par le morcellement des grands domaines. Mais l'opération fut conduite de manière hésitante et incomplète ; et l'on ne fit aucun effort pour discerner les exigences qui se manifestaient dans ce secteur, en liaison avec le développement du monde industriel.

          Certaines structures commerciales, l'absence de politiques efficaces visant à accélérer le progrès technologique en matière de cultures et d'élevage, l'orientation des politiques d'aménagement du territoire qui encouragèrent l'urbanisme et le renforcement des cultures industrielles, tous ces facteurs contribuèrent à maintenir dans l'agriculture, et surtout dans certaines régions, des niveaux de productivité insuffisants et des rigidités qui eurent des effets négatifs sur la balance des paiements.

          Bon nombre d'initiatives furent prises pour accélérer le développement économique du Sud. En 1950, la Cassa per il Mezzogiorno fut créée afin de réaliser et de coordonner des travaux d'intérêt public dans les régions méridionales.

          Toute une série de lois fut approuvée pour encourager de nouvelles initiatives industrielles dans le Sud et pour stimuler la croissance économique par la réalisation de projets spéciaux, visant également à créer certaines conditions d'infrastructure pour le développement économique. Toutefois, la politique d'industrialisation du Sud ne parvint jamais à des résultats satisfaisants et durables.

          Plusieurs obstacles s'y opposèrent : les moyens appropriés faisaient défaut en matière d'urbanisme ; ainsi, les sociétés chargées des zones industrielles n'avaient pas de pouvoirs efficaces et disposaient de ressources financières parfaitement insuffisantes ; en outre, il n'y avait pas au niveau national de politique industrielle qui pût fournir les indications nécessaires à l'établissement des choix prioritaires et à l'orientation des activités des entreprises du secteur public ; de plus, le nombre des zones urbaines et des noyaux de développement industriel était trop élevé ; enfin, les initiatives prises par les différents organismes pour le développement du Sud (Cassa per il Mezzogiorno, État, provinces, communes...) manquaient de coordination.

          Les lacunes de la politique agricole et l'absence d'une politique d'encouragement du tourisme contribuèrent à l'échec de la politique de développement du Sud où les tensions sociales ne furent contenues qu'au prix de mesures d'assistance qui eurent des effets négatifs sur l'ensemble de l'économie italienne.

          En revanche, l'agriculture et le Midi constituaient d'importantes réserves de main-d'œuvre, ce qui permit de maintenir les salaires à un bas niveau et d'alimenter le processus de croissance qui se déploya à un rythme particulièrement accéléré entre 1951 et 1961.

          À l'échelon tant national que régional, les tentatives pour mettre en œuvre une politique de planification échouèrent. À la suite du développement accéléré qui caractérisa les années cinquante et le début des années soixante – dont la principale conséquence fut un fort accroissement des mouvements migratoires de la population, sans compter la spéculation foncière et immobilière, l'aggravation des différences entre le secteur industriel et les autres secteurs de l'économie[...]

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