ITALIE, économie
Capitale | Rome |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
58 653 000 (2024) |
R.N.B. par habitant (USD) |
37 700 $ (2022) |
La marche vers l'Europe
L'évolution de l'économie, à partir des années 1980, a confirmé et accentué les tendances précédentes. Certaines différences se sont accusées ; l'absence d'État pour la programmation, sa présence trop pesante dans les secteurs qu'il contrôlait, ainsi que les excès de la pression politique ont exaspéré les difficultés internes. Un espoir est né de l'approche des échéances européennes : tous les acteurs de la politique et de l'économie, pour des raisons diverses et souvent contradictoires, voyaient dans l'intégration européenne une possibilité de salut. Pourtant, le pays est bien loin de satisfaire aux critères définis à Maastricht en 1992, et d'énormes progrès restaient à faire pour atteindre l'équilibre budgétaire, assainir les finances publiques, faire baisser les taux d'intérêt, maîtriser l'inflation et diminuer la dette publique. L'Italie a réussi, au prix d'une rigueur imposée par des gouvernements de « techniciens » et d'importants sacrifices pour ses citoyens, à faire de l'intégration économique et monétaire à l'Europe une réalité en 2002. Dès 1996, la lire a réintégré le SME qu’elle avait quitté en 1992. La coalition de l'Olivier est parvenue à faire participer l'Italie au premier groupe de pays adoptant l'euro (1998).
Mutations, forces et faiblesses des secteurs traditionnels
L'agriculture et l'élevage
L'économie a continué son évolution vers une société postindustrielle : l'agriculture est devenue de plus en plus performante tandis que les effectifs employés diminuaient fortement. La productivité a augmenté tandis que le nombre de personnes employées dans ce secteur diminuait fortement (- 23 p. 100 de 1983 à 1999), pour arriver à un taux de 5,4 p. 100. À la fin des années 1990, l'agriculture italienne occupe la deuxième place en Europe, après la France, avec un cinquième de la production européenne totale. L'exode rural des décennies précédentes a porté à deux types d'exploitations : les très petites unités de culture intensive à structure familiale (primeurs, fruits, fleurs, productions méditerranéennes et agrumes), qui représentent 82 p. 100 des exploitations, et les grands domaines employant une main-d'œuvre spécialisée et des techniques modernes (automatisation, recours à la chimie pour l'augmentation des rendements et organisation en coopératives pour le conditionnement et la commercialisation des produits). Le secteur vinicole fournit un bon exemple : l'établissement de règles strictes et la classification des vins en dénomination d'« appellation contrôlée » et d'« appellation contrôlée garantie » ont rendu fiable au niveau international une récolte jusqu'alors individualiste et de qualité variable.
L'élevage est passé au stade industriel avec l'installation, dans la plaine du Pô essentiellement, d'entreprises laitières ou porcines en cycle intégré, qui utilisent les sous-produits de l'agriculture et permettent d'obtenir de forts rendements. Les liens entre l'agriculture, l'élevage et l'agroalimentaire se sont étroitement resserrés et ont donné une cohérence et une forte compétitivité à l'ensemble du secteur. Ces mutations ont eu des conséquences sur la qualité de la production, qui s'est améliorée, mais en s'homogénéisant et en perdant parfois ses spécificités. Surtout, le recours intensif aux engrais, aux insecticides, aux désherbants, ainsi que le développement de l'élevage porcin ont entraîné une forte pollution des sols, des cours d'eau, des nappes phréatiques et même des mers. La prise de conscience écologique n'a été que tardive, et la vigilance devrait permettre d'atténuer les nuisances.[...]
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Écrit par
- Jacques LE CACHEUX : professeur des Universités à l'université de Pau et des pays de l'Adour
- Siro LOMBARDINI : professeur à l'université de Turin
- Janine MENET-GENTY : professeure d'Italien à l'université de Paris-X
Classification
Médias
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