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ITALIE, économie

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          L’économie italienne dans la zone euro : un inexorable décrochage ?

          Depuis le lancement de l’euro, en janvier 1999, l’économie italienne affiche une performance médiocre, voire franchement mauvaise : le « miracle à l’italienne » des années 1950-1960 avait fait place, après la période d’instabilité politique et monétaire des années 1970, à une normalisation progressive, assortie d’un rattrapage des niveaux de vie des pays du cœur de l’Union européenne (UE). Mais cette tendance s’est inversée depuis la fin des années 1990 : en 1999, le PIB par habitant de l’Italie représentait 120 p. 100 du PIB moyen par habitant des pays constituant l’UE, était proche de la moyenne des pays de la zone euro et avoisinait 94 p. 100 de celui de l’Allemagne et de la France (pratiquement égaux à cette date) ; en 2016, il n’est plus que de 96 p. 100 de celui de l’UE, 87 p. 100 de celui de la zone euro, 82 p. 100 de celui de la France et seulement 75 p. 100 de celui de l’Allemagne. Déjà atone au début des années 2000, la croissance économique italienne s’est effondrée lors de la récession de 2008, parfois appelée « grande récession », et les premiers signes de redressement, encore modestes, ne sont apparus qu’en 2015 : le volume du PIB italien était encore, fin 2017, environ 5 p. 100 inférieur à son pic d’avant la crise, en 2007, et le PIB réel par habitant inférieur de près de 10 p. 100 à son pic.

          Le taux de chômage, qui était inférieur à la moyenne de la zone euro jusqu’en 2013, la dépasse depuis lors : après être monté jusqu’à 13,5 p. 100 en 2013-2014, sa décrue a été lente et il était encore supérieur à 10 p. 100 fin 2017.

          Faiblesse de l’investissement et de la productivité de la main-d’œuvre

          L’une des causes de cette médiocre performance de l’économie italienne est la faiblesse de l’investissement productif, dont le volume s’est effondré de 30 p. 100 entre 2007 et 2015, et était encore, à la fin de 2016, inférieur de 20 p. 100 à son pic d’avant la crise. La part de cet investissement productif dans le PIB s’est contractée d’environ deux points depuis le début des années 2000. Il est vrai que l’on constate une baisse comparable dans tous les pays de la zone euro, y compris en Allemagne, et que cette part tend à se redresser partout en Europe depuis 2015.

          Les entreprises investissant peu, la productivité de la main-d’œuvre s’est effritée : en 2016, la productivité par personne employée était inférieure de 6 p. 100 à son pic du début des années 2000. Certes, là aussi, les performances des autres pays européens ne sont pas brillantes non plus depuis la crise de 2009, mais celles de l’Italie sont bien en deçà de celles de ses partenaires : ailleurs, elles n’ont baissé qu’en 2009, lors de la « grande récession » ; de 1999 à 2016, elle a crû d’un peu plus de 11 p. 100 en Allemagne, de 13 p. 100 en France et de 17 p. 100 en moyenne dans l’UE. S’il est un pays englué dans ce que certains économistes appellent aujourd’hui la « stagnation séculaire », c’est bien l’Italie !

          Dès lors, la progression des coûts salariaux unitaires italiens a été bien supérieure à celle observée chez ses partenaires : environ 40 p. 100 depuis le lancement de la zone euro en 1999, tandis qu’ils n’ont augmenté en moyenne que de 28 p. 100 dans l’UE, de 32 p. 100 en France et seulement de 18 p. 100 en Allemagne. S’il est probable que la lire était un peu surévaluée au moment du passage à l’euro, de sorte que les coûts salariaux unitaires, comparés à ceux des principaux partenaires, étaient alors un peu trop élevés, l’écart s’est beaucoup creusé depuis, dégradant fortement la compétitivité italienne.

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