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ITALIE Histoire

De la Renaissance à l'ère des Lumières

Entre le xiiie et le xve siècle, la péninsule italienne est l'un des principaux foyers de l'activité économique européenne. Organisée tout d'abord autour des communes, la vie politique suscite la naissance d'États régionaux. Les deux forces antagonistes, Empire germanique et papauté, qui avaient jusque-là dominé, renoncent à assurer leur prépondérance. De 1454 à 1494, une « politique d'équilibre » groupe les souverains dans une Ligue italienne qui, dans le climat culturel et artistique prestigieux du Rinascimento, semble préfigurer la formation d'un État national, sur le modèle espagnol ou français. Mais une série d'interventions étrangères vont bloquer cette évolution et retarder jusqu'au xixe l'accomplissement du processus unitaire.

L'échec de la tentative française et l'hégémonie espagnole

Dans la première moitié du xvie siècle, la politique européenne est dominée par la rivalité des grandes puissances pour le contrôle d'une Italie prospère, mais morcelée. Née d'un antagonisme franco-espagnol, la lutte s'élargit aux dimensions d'un conflit européen et se complique par l'incidence des bouleversements profonds que sont la découverte du Nouveau Monde et la Réforme. Elle se déroule sur un fond très complexe d'intrigues et d'alliances conclues et dénouées. Jusqu'en 1516 se succèdent les « descentes » françaises en Italie, pays qui exerce sur les Valois une fascination où se mêlent le goût de l'aventure, le mythe méditerranéen et la réminiscence des croisades. En septembre 1494, Charles VIII fait une promenade militaire jusqu'à Naples, où il revendique la succession des princes d'Anjou. Il s'y fait couronner « roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem ». Mais l'Espagne et les autres États italiens, inquiets de ce triomphe, suscitent une coalition antifrançaise. Charles VIII doit regagner la France, et il se fraye le passage des Alpes par la difficile victoire de Fornoue (Fornovo), le 6 juillet 1495. Louis XII relance la lutte. Au printemps 1500, il s'empare facilement du Milanais et, dans l'été 1501, du royaume de Naples. Mais l'Espagne, qui possède la Sicile, ne peut tolérer cette présence française. Loin de leurs bases, les Français résistent pendant deux ans puis, en dépit de la valeur de Bayard, vaincus au Garigliano, ils doivent, en 1504, abandonner Naples à l'Espagne. Le pape Jules II, appuyé par Venise et l'Espagne, suscite la formation d'une Sainte Ligue pour chasser les « barbares » français. Malgré la sanglante victoire de Gaston de Foix à Ravenne (11 avr. 1512), Louis XII doit renoncer également au Milanais. Son successeur, François Ier, tente la reconquête de Milan. Il l'obtient en battant les coalisés et leurs alliés, les mercenaires suisses, à Marignan (actuellement Melegnano), les 13 et 14 septembre 1515. La paix de Noyon (13 août 1516) laisse le Milanais à François Ier, Naples à l'Espagne, tandis que les Suisses se retirent de la lutte et signent avec la France la « paix perpétuelle ».

La victoire espagnole

Les guerres d'Italie rebondissent avec l'élection impériale de 1519, où Charles de Habsbourg triomphe de François Ier. Charles Ier, devenu Charles Quint, qui a joint aux possessions espagnoles les terres des Habsbourg d'Autriche, encercle dangereusement la France et attaque le Milanais. François Ier est battu à Pavie (24 févr. 1525) et emmené en captivité. Il doit souscrire en 1526 au traité de Madrid, par lequel il renonce à Naples et au Milanais. Après sa libération, il se rapproche de l'Angleterre, des Turcs et des protestants allemands, tandis que, par la ligue de Cognac, il s'allie aux principaux princes italiens. En 1527, Rome est saccagée par les Austro-Espagnols[...]

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
  • : professeur honoraire à l'université de Genève
  • : maître assistant à l'université de Paris-I
  • : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Grenoble

Classification

Médias

Le patriote italien Giuseppe Mazzini, vers 1870 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le patriote italien Giuseppe Mazzini, vers 1870

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

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