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ITALIE Histoire

Papes et empereurs

La restauration impériale

Les querelles dynastiques attirent en Italie le seul souverain puissant de l'Occident, Otton Ier, roi de Germanie, qui épouse Adelaïde, veuve du roi Lothaire. Couronné roi à Pavie en 951, Otton doit intervenir dans les États pontificaux ; en 962, il est couronné empereur à Rome ; le nouvel Empire réunit donc les couronnes de Germanie et d'Italie. Otton distribue les grands commandements à ses fidèles ; de plus, se méfiant de l'hérédité, il confie des pouvoirs comtaux à des évêques, les plaçant dans la vassalité royale ; d'où, au xie siècle, la querelle des Investitures. À Rome, qu'il gouverne directement, il dépose le pape Jean XII ; jusqu'au milieu du xie siècle, la nomination du pape par l'empereur et la collaboration des deux pouvoirs assurent la dignité des successeurs de saint Pierre. Enfin, il inaugure les vaines descentes des empereurs dans le Midi. Son petit-fils Otton III (983-1002) porte à son apogée l'idée impériale ; fils de la Byzantine Théophano, influencé par la nouvelle spiritualité monastique et érémitique, et par le droit romain, il veut faire régner la paix dans un empire vraiment romain, protège l'Église contre la petite féodalité, collabore avec le savant pape Silvestre II (Gerbert). Mais à sa mort, les vassaux de l'Église se rallient au marquis d'Ivrée, que l'empereur Henri II vainc difficilement. Et Conrad II (1024-1039), en reconnaissant l'hérédité de tous les fiefs, se concilie l'aristocratie au détriment de l'Église : à Milan, la lutte de ces deux forces préfigure les mouvements communaux. Mais cette fermentation de la société urbaine est alimentée par les idées de réforme de l'Église, préparées par les mouvements monastiques et introduites par les papes impériaux ; à Milan, la Pataria, mouvement populaire rigoriste, exige un clergé débarrassé de la simonie et du nicolaïsme.

La réforme grégorienne et la première lutte du pape et de l'empereur

À Rome, à la faveur de la minorité de Henri IV, le pape, à partir de 1059, revendique son autonomie pour purifier l'Église. Grégoire VII (1073-1085) en vient à s'élever contre toute puissance laïque pesant sur l'Église ; d'où son idéal théocratique, et sa longue lutte contre Henri IV qui, humilié à Canossa (1077), exile le pape, mais meurt excommunié ; car la réforme grégorienne menace l'autorité impériale sur les évêques, ses plus fermes agents au xie siècle. La lutte se termine par le concordat de Worms (1122), qui précise les droits de l'Église et de l'empereur sur l'évêque et ses biens. L'effacement de l'empereur au début du xiie siècle laisse le pape en butte à l'aristocratie romaine.

Politiquement troublés, les xe et xie siècles voient le grand essor économique de l'Italie du Nord. Les centres de peuplement rural se multiplient, souvent fortifiés, et permettent d'importants défrichements, encouragés par des contrats favorables aux tenanciers. Et les villes, toujours existantes, où vit la majeure partie de l'aristocratie féodale, attirent des paysans.

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
  • : professeur honoraire à l'université de Genève
  • : maître assistant à l'université de Paris-I
  • : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Grenoble

Classification

Médias

Le patriote italien Giuseppe Mazzini, vers 1870 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le patriote italien Giuseppe Mazzini, vers 1870

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

500 à 600. Reconquêtes - crédits : Encyclopædia Universalis France

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