- 1. L'Italie primitive
- 2. L'Italie archaïque
- 3. La conquête romaine
- 4. De l'Italie antique aux Lombards
- 5. L'Italie sous le régime franc
- 6. Papes et empereurs
- 7. Le Midi, carrefour des civilisations
- 8. L'âge des communes
- 9. L'Italie, pôle de développement de l'économie occidentale
- 10. Tentatives d'unification et divisions
- 11. L'âge des condottieri et des princes
- 12. De la Renaissance à l'ère des Lumières
- 13. Le Risorgimento et l'unité
- 14. La monarchie libérale
- 15. L'Italie fasciste
- 16. Bibliographie
ITALIE Histoire
Le Midi, carrefour des civilisations
À la fin du viiie siècle, Byzance ne garde en Italie que la Calabre et la Sicile ; la côte napolitaine, byzantine en droit, est en fait indépendante ; le reste du Midi obéit au prince lombard de Bénévent ; au vrai, à part la Sicile orientale hellénisée, la côte apulienne et Naples, le pays est peu peuplé, sans cités, sans hiérarchie religieuse. En 827, l'émir de Kairouan entreprend la conquête de la Sicile, où Byzance ne garde jusqu'en 902 que Taormine.
Les pays lombards
Le prince de Bénévent, un moment vassal de Charlemagne, joue de la proximité de l'autre empire pour se rendre indépendant. Entouré de dignitaires aux titres lombards ou byzantins, il fait difficilement respecter son autorité dans ce pays quasi vide, où ses agents prennent de l'indépendance.
Salerne en 849, Capoue un siècle plus tard deviennent les centres de principautés concurrentes. À mesure qu'ils créent de nouveaux bourgs fortifiés, les gastalds se rendent plus indépendants ; de même les grands monastères, tel le Mont-Cassin. Les structures politiques archaïques ne résistent pas aux progrès économiques, surtout quand, au ixe siècle, les Arabes puis les Grecs se sont emparés de la Pouille.
La côte napolitaine
La cité de Naples, terrienne malgré sa situation, est confrontée à de semblables problèmes : le duc, indigène dès le viiie siècle, se heurte au xie siècle à l'aristocratie foncière et aux Lombards cherchant un débouché maritime ; il doit en 1030 installer à Aversa les Normands de Rainulf et, un siècle plus tard, partager le pouvoir avec un début d'organisation municipale.
En 839, Amalfi s'est détachée de Naples. Coincée sur une plage minuscule, elle est, du ixe au xiie siècle, avec Venise, le principal port d'Occident ; ses marins fréquentent l'Afrique du Nord au ixe siècle, Byzance et l'Égypte au xe ; au xie, Pantaleone fonde l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem. En supprimant son indépendance en 1076, les Normands ruinent son commerce.
La Sicile musulmane
En 831, les Arabes installent à Palerme une colonie permanente qui conquiert l'ouest puis le sud-est de l'île ; les chrétiens du nord-est, soumis au xe siècle, favoriseront la conquête normande. Après une période de troubles entre musulmans et chrétiens, et entre Arabes de Palerme et Berbères de Girgenti, le calife fāṭimide d'Afrique installe en Sicile en 948 un émirat héréditaire, qui voit l'apogée de la civilisation siculo-arabe dans la brillante cour de Palerme, une des grandes villes de l'Islam. Mais les troubles internes, aggravés par ceux de l'Afrique, divisent l'île entre émirs rivaux, dont certains appellent les Grecs, puis les Normands, qui héritent, en s'emparant de Palerme en 1072, d'une administration remarquable.
Les territoires grecs
Malgré les efforts de Louis II, c'est Byzance qui réussit à éliminer les bases arabes du continent ( Bari, bouche du Garigliano). Autour de Bari, prise en 871, la domination grecque s'étend sur la Pouille et la Lucanie ; on organise les trois thèmes (régions militaires) de Langobardie (Pouille), Calabre, puis Lucanie, regroupés vers 975 sous l'autorité du catépan de Bari. Au xe siècle, Byzance doit repousser les Slaves, les Hongrois, les Arabes, les empereurs germaniques. Elle tente d'helléniser le sud de la région, en particulier grâce aux moines grecs fuyant la Sicile (saint Nil), et d'y implanter une hiérarchie ecclésiastique orientale, qui lutte en Pouille contre les évêques latins au moment du schisme de 1054. Au nord de la Pouille, la région frontière de Capitanate est garnie de forteresses. Mais la fréquence des révoltes des villes apuliennes montre la vanité des efforts d'intégration. La révolte de Melo (1009) introduit en 1016 en Italie du Sud les premières bandes d'aventuriers normands qui,[...]
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Écrit par
- Michel BALARD : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
- Paul GUICHONNET : professeur honoraire à l'université de Genève
- Jean-Marie MARTIN : maître assistant à l'université de Paris-I
- Jean-Louis MIÈGE : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
- Paul PETIT : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Grenoble
Classification
Médias