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ITALIE La vie politique depuis 1945

Nom officiel

République italienne (IT)

    Chef de l'État

    Sergio Mattarella (depuis le 3 février 2015)

      Chef du gouvernement

      Giorgia Meloni (depuis le 22 octobre 2022)

        Capitale

        Rome

          Langue officielle

          Italien 2

          • L'allemand et le français sont également des langues officielles locales, respectivement dans les régions du Trentin-Haut-Adige et du Val d'Aoste

          La troisième phase du système politique : unité nationale ou centre gauche renouvelé ?

          L'expérience de grande coalition (1976-1979)

          Assassinat d'Aldo Moro, 1978 - crédits : Gianni Giansanti/ Gamma-Rapho/ Getty Images

          Assassinat d'Aldo Moro, 1978

          Le gouvernement homogène démocrate-chrétien formé en juillet 1976 par Guilio Andreotti avec l'abstention du PCI introduit en Italie une forme de grande coalition dont la spécificité est due à la nature particulière du PCI. D'où la politique des petits pas adoptée pour sa mise en place : de la simple abstention à l'accord sur le programme en juillet 1977 et au vote en faveur du quatrième gouvernement Andreotti le 16 mars 1978 dans l'élan unitaire suscité par l'enlèvement le même jour d'Aldo Moro par les Brigades rouges. D'où aussi le caractère limité d'une alliance parlementaire (il n'y aura pas de ministres communistes). Malgré les termes de « compromis historique » ou de « troisième phase » qui semblent indiquer l'entrée du pays dans un nouveau cycle politique, l'expérience d' unité nationale, imposée par les circonstances, se révèle éphémère. Les communistes comprennent vite la vulnérabilité de leur position au « milieu du gué » (plus dans l'opposition et pas encore au gouvernement) qui les expose à toutes les attaques. Le PSI, sous la conduite de son nouveau secrétaire Bettino Craxi, élu en 1976, engage avec le PCI une dure polémique, à la fois sur le thème de la révision incomplète du passé (références idéologiques, liens avec l'URSS, organisation interne) et sur la politique actuelle de rigueur économique et policière. Dès 1977, la rupture entre le PCI et une large partie de la culture de gauche et de la jeunesse est consommée, comme en témoigne l'expulsion du secrétaire général de la CGIL, Luciano Lama de l'université de Rome par les étudiants ou la grande manifestation des autonomes à Bologne. La base même du parti est la proie d'un malaise croissant. Elle comprend mal l'entente avec la DC présentée depuis trente ans comme l'ennemi de classe. Elle admet encore plus difficilement la politique d'austérité entérinée par la CGIL lors du congrès de Eur en février 1978. N'ayant pu obtenir ni son entrée au gouvernement ni une participation au contrôle sur la gestion des entreprises en compensation de la modération salariale acceptée par les syndicats, le PCI, confronté à des pertes lors des élections locales partielles de 1978 et à la menace d'une grève générale, met fin à l'unité nationale en retirant son soutien au gouvernement dont il provoque ainsi la chute en janvier 1979.

          Un centre gauche renouvelé

          Les élections anticipées de juin 1979 confirment la fin de l'expérience unitaire. Le PCI, qui perd quatre points, retrouve son rôle d'opposant à un moment où son appui apparaît d'ailleurs moins nécessaire. La lutte contre le terrorisme commence à donner des résultats : les confessions des « repentis » non seulement permettent de démanteler des réseaux, mais entament le mythe, culminant en mai 1978 avec l'assassinat d' Aldo Moro, de la toute-puissance des Brigades rouges. Dans le domaine économique où le PCI reprend la tête des revendications en 1979 et dans le domaine international où il s'oppose à l'installation en Italie des missiles américains, la collaboration ne serait d'ailleurs guère possible.

          Pour l'ensemble des forces politiques, la fin de l'unité nationale exige la définition de nouvelles stratégies.

          L'alternative démocratique du PCI

          La révision semble déchirante pour Enrico Berlinguer, qui ne tire un trait sur le compromis historique qu'en septembre 1980, dans son discours de Salerne. Et encore, l'alternative démocratique qui est alors proposée en remplacement paraît-elle plus une formule d'attente qu'un choix stratégique net. La cohérence d'un projet politique est également masquée par la[...]

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          Écrit par

          • : docteur en science politique
          • : professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po, Paris
          • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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          Médias

          Portrait de Palmiro Togliatti (1948) - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

          Portrait de Palmiro Togliatti (1948)

          Giuseppe Saragat, 1964 - crédits : Dufeto/ Hulton Archive/ Getty Images

          Giuseppe Saragat, 1964

          Alcide De Gasperi, 1951 - crédits : Picture Post/ Hulton Archive/ Getty Images

          Alcide De Gasperi, 1951