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ITALIE La vie politique depuis 1945

Nom officiel

République italienne (IT)

    Chef de l'État

    Sergio Mattarella (depuis le 3 février 2015)

      Chef du gouvernement

      Giorgia Meloni (depuis le 22 octobre 2022)

        Capitale

        Rome

          Langue officielle

          Italien 2

          • L'allemand et le français sont également des langues officielles locales, respectivement dans les régions du Trentin-Haut-Adige et du Val d'Aoste

          L'Italie de l'alternance

          Le succès de Berlusconi en 1994

          Silvio Berlusconi - crédits : Jacques Langevin/ Sygma/ Getty Images

          Silvio Berlusconi

          Le 13 janvier 1994, Ciampi remet sa démission au président de la République qui convoque des élections anticipées pour les 27 et 28 mars. Quelques jours plus tard, Silvio Berlusconi, le patron de la Fininvest, la holding propriétaire notamment de Mediaset qui contrôle trois chaînes de télévision très populaires, d'un grand groupe éditorial et du club de football du Milan AC, annonce depuis sa propriété d'Arcore (Lombardie), dans une allocation télévisée inédite, sa décision de proposer sa candidature. Son entreprise est fortement endettée et lui-même est en butte à d'importants tracas judiciaires. Aussitôt, un parti, Forza Italia, est constitué à partir de sa holding, la Fininvest, en utilisant ses ressources et ses hommes, et une formidable opération de marketing, fondée, entre autres, sur l'utilisation systématique de la télévision et la personnalisation à outrance de la politique, se déploie dans toute la péninsule, révolutionnant la communication publique. Berlusconi, qui se présente comme un homme neuf alors que ses affaires ont prospéré grâce aux protections et à l'aide de son ami socialiste Bettino Craxi, assume une ambivalence qui se révèle payante. Il se veut le chevalier de la modernité, du libéralisme, de l'économie de marché, mais également le défenseur des traditions familiales et religieuses. Il revendique une fierté nationale tout en se proclamant européen. Il dénonce ses ennemis – les communistes, les juges, les journalistes –, mais entend rassembler les Italiens. Il prétend incarner le changement et, dans le même temps, veut assurer le retour à la normale après des années d'incertitude et d'inquiétude. Enfin, il multiplie les promesses, expliquant qu'un entrepreneur expérimenté saura relancer l'économie, fournira du travail et apportera la prospérité. Très habilement, Silvio Berlusconi réussit à passer des accords avec deux formations à priori antagoniques, la Ligue du Nord et Alliance nationale, issue du MSI, qui amorce en ce début d'année 1994 une défascisation confirmée et approfondie au fil du temps : le CCD rejoint cette coalition. Face à ces « Pôles de la liberté et du bon gouvernement », la gauche a constitué une Alliance des progressistes qui rassemble le PDS, Rifondazione comunista, les Verts, des socialistes et quelques petites formations modérées. Pour sa part, le PPI s'est allié avec Mario Segni dans un Pacte pour l'Italie qui veut représenter le centre. Les résultats sont spectaculaires. Les candidats des Pôles l'emportent nettement sur ceux des progressistes et du Pacte pour l'Italie au scrutin uninominal. Il en va de même au décompte proportionnel, où Forza Italia s'impose comme le premier parti du pays, avec 21 % des suffrages, devançant le PDS qui en obtient 20,4 %. L'ensemble des partis du centre droit rassemble plus de 46,4 % des voix, terrassant la gauche (34,4 %) et le centre (15,7 %). Le centre droit obtient la majorité absolue à la Chambre des députés et une majorité relative au Sénat. Une rénovation politique s'est produite : 71 % des députés sont des nouveaux venus, contre 44 % en 1992, un tiers de ces nouveaux élus n'ayant pas d'expérience politique antérieure.

          Silvio Berlusconi devient président du Conseil le 10 mai 1994. Le conflit d'intérêts qui s'instaure entre les affaires privées du chef d'entreprise et les responsabilités publiques du chef de l'exécutif, certaines attitudes populistes qu'il adopte, enfin la présence dans son gouvernement de représentants de la Ligue du Nord et surtout de l'Alliance nationale – dont l'appartenance passée au MSI fait resurgir le spectre du fascisme – suscitent de vives polémiques en Italie comme à l'étranger. Toutefois, Berlusconi et ses amis triomphent de nouveau[...]

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          Écrit par

          • : docteur en science politique
          • : professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po, Paris
          • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

          Classification

          Médias

          Portrait de Palmiro Togliatti (1948) - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

          Portrait de Palmiro Togliatti (1948)

          Giuseppe Saragat, 1964 - crédits : Dufeto/ Hulton Archive/ Getty Images

          Giuseppe Saragat, 1964

          Alcide De Gasperi, 1951 - crédits : Picture Post/ Hulton Archive/ Getty Images

          Alcide De Gasperi, 1951