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ČANKAR IVAN (1876-1918)

Le messianisme de Cankar

Cankar ne détruit pourtant la religion établie que pour lui substituer sa propre religiosité, indifférente aux églises et marquée par un symbolisme qui transparaît en particulier dans son dernier ouvrage, Images de rêve (Podobe iz sanj, 1917).

Sa « mystique » est d'abord une « mystique » de l'art auquel il attribue un caractère divin et un rôle sacré. L'écrivain est un phare qui doit guider son peuple, mais surtout lui faire prendre conscience de sa nature et de son destin. Au fond de l'âme des plus humbles de son peuple, Cankar découvre son propre désir de justice et de beauté, son courage dans la souffrance et le sacrifice. Mais, dépassant les frontières de son petit pays, il s'inquiète pour le sort de l'humanité tout entière, dont l'avenir lui semble compromis par la Première Guerre mondiale.

Au bord du désespoir, Cankar parvient néanmoins à se ressaisir et à proclamer sa foi ardente dans le triomphe de la vie et de l'avenir. Le progrès finit par se confondre, pour lui, avec un retour à l'esprit d'enfance que, dès 1904, il opposait à la bassesse du monde des adultes dans une nouvelle, La Maison de Marie-du-Perpétuel-Secours, qui racontait la vie et la mort des enfants malades dans un couvent transformé en hôpital.

Il ne faut surtout pas tenter de réunir les intuitions et les espérances de Cankar en un corps de doctrine. Il avait horreur des théories, qu'il envoyait au diable. Plus artiste que penseur, il ne s'est jamais dégagé d'une subjectivité qui a déterminé son œuvre de poète, ses efforts dans la lutte socialiste et son idéalisme visionnaire.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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    On doit à Cankar l'élaboration de l'écriture moderne dans le discours romanesque et dramatique : une phrase, musicale et bien rythmée, que l'on pourrait qualifier d'impressionniste, riche en métaphores et aussi en symboles, un art du dialogue à la fois réaliste et symboliste. C'est une prose toute pénétrée...